Hier lundi 25 juillet 2022, l’ex-porte-parole de la présidence, Ike Ngouoni, a comparu devant la justice gabonaise. Il est accusé de concession, de blanchiment de capitaux et surtout de détournement de fonds publics. Son ancienne assistante, Sandy Ntsame, était également à ses côtés à la barre.
Rappelons que Ike Ngouoni, a été responsable de la communication présidentielle gabonaise de 2017 à novembre 2019. Il a par ailleurs été bras droit de Brice Laccruche. Depuis le vendredi 22 novembre, il a été déféré et placé sous mandat de dépôt à la prison de Libreville. Une arrestation qui s’inscrit dans la droite ligne de l’opération anti-corruption dénommée « scorpion ».
Des fonds privés se défend Ike Ngouoni
Selon l’accusation, Ike Ngouoni aurait géré 7,2 milliards de francs CFA. Ces détournements de fonds publics auraient eu lieu durant les 26 mois de ses fonctions à la présidence. « Vous êtes devant la Cour pour justifier votre gestion, vous risquez 20 ans de prison et une amende de 100 millions de francs CFA », a prévenu le président de la cour.
Longuement interrogé sur la provenance des fonds mis en cause, l’ancien porte-parole de la présidence Ike Ngouoni, a estimé qu’il s’agit de fonds privés. « C’était dans le cadre de mes fonctions de conseiller politique du président », s’est-il défendu. « L’argent provenait d’un compte privé du chef de l’État », a soutenu sa défense.
Pour ses avocats, il est plutôt question d’une « vendetta politique ». Tout est fait pour incriminer par tous moyens leur client.
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Des contradictions de la défense
Pour Me Aymard Moutsinga, qui défend les intérêts de l’Etat, les preuves du forfait d’Ike Ngouoni sont évidentes. Et la première journée d’audience a en effet permis de les ressortir davantage.
Plus étonnant, la défense évoque des fonds privés mais est incapable d’en apporter les preuves adéquates. C’est-à-dire que les seuls documents qui ont été produits, ce sont les relevés bancaires à la BGFI de M. Ike Ngouoni. Et cela est insuffisant.
« Depuis le début des audiences devant la Cour criminelle spéciale, la défense cherche à faire diversion et détourner l’attention de l’essentiel : les détournements de fonds qui ont été constatés », a laissé entendre Me Aymard Moutsinga. Et de renchérir, « les contradictions de la défense ont été éloquentes. Elle n’a pas été en mesure d’apporter la preuve de la licéité des fonds dont ils ont eu la libre utilisation. Pour nous, c’est une nette avancée ». L’audience se poursuit ce mardi 26 juillet 2022, avec les plaidoiries
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