De Premier ministre à président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro semblait destiné à occuper le plus haut poste de l’État. Pourtant, son parcours a pris un tournant inattendu, le conduisant vers l’exil et des démêles judiciaires. Quels événements ont précipité cette chute spectaculaire ?
Cette dernière partie explore les moments pivots de la carrière de Guillaume Soro, de sa transition vers la présidence de l’Assemblée nationale à son exil forcé. Entre ambitions présidentielles avortées, conflits avec Alassane Ouattara et controverses juridiques, l’héritage de Soro reste un sujet de débat profond sur la scène politique ivoirienne et internationale.
Guillaume Soro : De rebelle à homme d’État, le parcours d’un leader contesté ; 2è Partie
Guillaume Soro : De rebelle à homme d’État, le parcours d’un leader contesté – 2è Partie
Transition vers la présidence de l’Assemblée nationale

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Crédits : AFP
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En 2012, après avoir occupé le poste de Premier ministre, Guillaume Soro devient président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Cette nomination marque un tournant dans sa carrière, consolidant son rôle en tant qu’acteur central de la politique ivoirienne. Sous sa présidence, il met en avant des réformes sociales et économiques, tout en renforçant son image de leader à l’échelle nationale et internationale.
Cependant, des tensions émergent rapidement entre Guillaume Soro et le président Alassane Ouattara. Ces différends, liés à des divergences stratégiques et aux ambitions présidentielles de Soro, mènent à un éloignement progressif entre les deux hommes.
Guillaume Soro nourrit l’espoir de succéder à Alassane Ouattara à la présidence. Cependant, le président sortant favorise d’autres candidats pour lui succéder, ce qui pousse Soro à prendre ses distances. En 2019, face à la pression croissante pour rejoindre le RHDP (Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix), Guillaume Soro refuse, affirmant son indépendance politique. Cette décision entraîne sa démission de la présidence de l’Assemblée nationale.
Un exil politique et des ambitions avortées
Après sa démission, Guillaume Soro lance son mouvement politique, le GPS (Générations et Peuples Solidaires), avec pour objectif de participer activement à l’élection présidentielle de 2020. Cependant, un mandat d’arrêt international est lancé contre lui, l’accusant d’atteinte à la sûreté de l’État. Contraint à l’exil, il s’installe en Europe, où il continue de dénoncer le gouvernement ivoirien et de mobiliser ses partisans via les réseaux sociaux et des conférences internationales.
Malgré ses efforts, sa candidature à l’élection de 2020 est rejetée, et son mouvement politique est dissous en 2021. Ses démêles juridiques, notamment une condamnation à 20 ans de prison par contumace, ternissent davantage son image. Pourtant, Guillaume Soro demeure une voix influente dans la diaspora ivoirienne et continue de s’exprimer sur les enjeux politiques du pays.
Sur la scène internationale, Guillaume Soro reste une figure controversée. Ses interventions lors de forums internationaux et ses critiques envers le gouvernement ivoirien attirent l’attention, mais également des critiques. Ses partisans le considèrent comme un symbole de résistance, tandis que ses détracteurs pointent son passé rebelle et les allégations de corruption.