En Guinée, l‘annonce depuis quelques jours de la dissolution du FNDC (Front national pour la défense de la Constitution), par le pouvoir actuel alimente la polémique. Elle fait surtout l’objet de vives critiques de la part de plusieurs acteurs politiques. Les membres du dit regroupement quant à eux n’entendent pas du tout se laisser faire.
Rappelons que le gouvernement de la transition a annoncé la dissolution du FNDC dans la soirée du lundi 08 août dernier. Il est concrètement reproché au FNDC d’agir comme un groupe de combat ou une milice privée. Ce qui constitue une menace pour la stabilité de la Guinée.
Faire en sorte que la Guinée avance
D’après les autorités de la transition, la dissolution du FNDC est tout à fait justifiée. Car en ces temps assez sensibles, tout doit être fait pour que la transition en Guinée soit une réussite. Alors les perturbations pouvant empêcher le bon déroulement du processus entamé ne peuvent être tolérées. « Le problème, c’est : comment faire pour sortir de la transition ? », a déclaré Ousmane Gaoual Diallo, le porte-parole du gouvernement.
« Le reste, ce ne sont que des débats sans fin : « Oui, je veux le dialogue, non, je ne veux pas le dialogue ». Mais je pense que dans 100 ans, on sera toujours dans cette question-là. Est-ce que ces problématiques-là vont sortir la Guinée de la transition ? Non, je pense qu’il faut se concentrer sur le contenu et c’est ce que les autorités font pour faire en sorte que la Guinée avance », a-t-il renchéri.
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La dissolution du FNDC, une décision arbitraire
Pour Joachim Millimono Baba, membre du conseil politique de l’UFDG (l l’Union des forces démocratiques de Guinée), les accusations motivant la dissolution du FNDC sont infondées. Car il est noté avant tout que le FNDC est une coalition de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile. Elle existait avant le CNRD et continuera même après.
« Considérer le FNDC comme un mouvement de fait et le dissoudre, alors que cette décision ne repose sur aucune base légale, ça explique à quel point l’arbitraire a pris le dessus sur le pouvoir en République de Guinée sous la conduite du CNRD », déplore Joachim Millimono Baba.
Il estime par ailleurs que la dissolution du FNDC constitue un sérieux retour à la case départ. C’est-à-dire à les répressions commises à l’ère de l’ancien président Alpha Condé. « Nous constatons, aujourd’hui, un retour à la case départ », dénonce-t-il.
Quoi qu’il en soit une manifestation est prévue par le FNDC mercredi prochain. Objectif, opérer un redressement de la transition. Le collectif entend braver une nouvelle fois l’interdiction de manifester des autorités guinéennes.
El Professor