Ce mardi 22 mars, ont démarré en Guinée, les assises nationales tant attendues par les populations pour un nouveau départ. La rencontre vise essentiellement à permettre aux différents acteurs impliqués de discuter et de prendre des décisions quant à l’avenir du pays. Aussi, les enjeux liés à la réconciliation nationale seront au cœur des discussions.
Pour parvenir à la tenue de ces assises nationales, plusieurs rencontres ont eu lieu en amont avec plusieurs parties. Il s’agit entre autres des acteurs politiques, de la société civile et les religieux. La classe politique quant à elle, a eu surtout à dénoncer sa non association ou bonne implication au processus de la transition. Ce qui lui a permis d’obtenir tout de même certaines garanties par rapport à ces assises nationales. Toutefois des doutes subsistent pour certains acteurs politiques qui n’attendent pas grands résultats de ces consultations.
Les assises nationales, un folklore
En quel sens ces assises nationales sont-elles bien utiles ? Selon plusieurs acteurs politiques et partenaires techniques, cette rencontre bien qu’importante ne répond pas aux attentes du moment. C’est-à-dire que la vraie préoccupation des guinéens, serait le chronogramme effectif de la transition. Par conséquent, le colonel Mamadi Doumbouya serait en train de faire diversion pour gagner plus de temps au pouvoir.
De plus, l’impréparation et l’imprécision visibles du côté des organisateurs de ces assises nationales démontrent d’ores et déjà la qualité douteuse des résultats. « Pourquoi s’attarder sur ces rencontres alors qu’on attend toujours un chronogramme sur la transition », a laissé entendre un observateur.
« La feuille de route est venue un peu tardivement, ce qui n’a pas favorisé une bonne préparation. Il fallait également associer tous les courants de pensée : universitaires, acteurs politiques, société civile, religieux… Les Assises sont un grand évènement. Nous ne connaissons même pas la composition de la Commission et ne savons pas si on est invité », déplore Sékou Kouréissy Condé ancien médiateur de la République.
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Une réconciliation sincère et véritable
Pour ce qui est de la réconciliation, experts et société civile optent plus pour une reprise du rapport de 243 pages publié en 2016. Ce dernier fait référence aux consultations menées dans tout le pays par les deux religieux, El Hadj Mamadou Saliou Camara, premier imam de la Grande mosquée Fayçal et monseigneur Vincent Koulibaly, archevêque de Conakry.
Ceci dit plus besoin d’investir autant de ressources dans ces assises nationales, tant les réponses ou solutions sont toutes proches. Pour le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), la démarche serait « plus productive » et bénéfique pour la nation toute entière.
Du côté des ONG de défense des droits humains, dans les conditions actuelles, il est peu probable d’aboutir à une réconciliation vraie et sincère lors de ces assises nationales. La mise en place d’une Commission vérité, justice et réconciliation, la déclinaison des termes de référence, objectifs, missions, acteurs, activités et durée de l’événement sont attendus des autorités de la transition.
El Professor