Saleh Kebzabo Premier ministre de la transition tchadienne : les raisons de son acceptation
Hier mercredi, mercredi 12 octobre, le grand opposant Kebzabo Saleh, a été nommé comme Premier ministre de la transition tchadienne. Un choix qui n’a pas surpris grand monde. Pour certains c’est l’étonnement quand on se souvient de sa farouche opposition à feu Idriss Déby Itno.
Alors les interrogations se font persistantes. Qu’est ce qui a bien pu pousser l’opposant Kebzabo Saleh à se montrer favorable à travailler avec le nouveau président de la transition. Ceci quand on connait son engagement sur la scène politique durant des années. Se serait-il finalement laissé enrôler dans le camp de ses anciens adversaires politiques. Nourrit-il des ambitions politiques personnelles ?
L’opposant Kebzabo totalement impliqué pour son pays
Selon l’opposant Kebzabo, accepté de devenir le Premier ministre de la transition tchadienne est un choix murement réfléchi. « J’ai accepté cette lourde charge parce que je suis dans la transition, dans la pré-transition d’abord qui est en train de prendre fin, et puis dans la transition ensuite, depuis la mise en place du nouveau système. J’ai apporté ma contribution à tous les niveaux », a-t-il expliqué.
En clair, depuis le changement de régime, il a été dans les grandes batailles en participant à la préparation du dialogue lui-même en tant que vice-président du Codni [Comité d’organisation du dialogue national inclusif]. Il a également participé au pré-dialogue de Doha avec les politico-militaires pendant cinq mois et à tous les dialogues à Ndjamena.
« Je me suis impliqué à fond parce que j’y crois profondément. Et je pense que les Tchadiens ont là la seule opportunité de mon point de vue de se réconcilier, de faire en sorte que vraiment la page douloureuse du passé, on la tourne définitivement -et c’est possible-, et qu’on envisage l’avenir », a rajouté l’opposant Kebzabo Saleh.
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Des élections crédibles dans 24 mois
Par ailleurs, l’opposant Kebzabo a mis en avant un autre facteur motivant l’ayant conduit à la tête du gouvernement de la transition. Il s’agit du défi de l’organisation dans les 24 mois à venir, des élections crédibles, libres, transparentes et surtout inclusives.
« Je me suis battu pendant 25 ans pour avoir des élections transparentes. J’en ai l’opportunité aujourd’hui et croyez-moi, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir et tout ce que dieu va me donner comme capacités pour faire en sorte que le Tchad ait enfin des élections transparentes et que le Tchad soit un pays exemplaire, sinon en Afrique centrale, du moins dans toute l’Afrique du point de vue de la démocratie ouverte », a affirmé le nouveau premier ministre.
Quant aux détracteurs, qui brandissent contre lui, la carte du ralliement avec l’ennemi d’hier, son message est clair. « J’avais une opposition politique farouche contre le président Déby [Idriss Déby Itno] qui est décédé, paix a son âme. Je ne veux pas transporter ce combat-là de père en fils ou de fils en père ».
A l’heure actuelle, les tchadiens doivent œuvrer de concert pour ramener au plus vite l’ordre constitutionnel. « C’est donc l’ensemble des Tchadiens qui sont interpelés. Il n’y en a pas qui vont rester sur la touche ou qui vont rester aux fenêtres pour parler. Il faut que tout le monde mette la main à la pâte. Et c’est ainsi qu’on aura des élections transparentes. C’est l’affaire de tous. C’est l’affaire de toutes les couches de population de notre pays. Ce n’est pas la faute d’une catégorie ou d’une infime minorité ».
El Professor