Au Mali, les Forces armées maliennes, ont repris hier lundi 13 juin 2022, les clés de la base militaire de Ménaka. A présent c’est à eux que revient la lourde responsabilité de protéger les populations contre les menaces terroristes dans la région. Ce nouveau retrait de l’armée française s’inscrit dans la droite ligne de son départ total du Mali.
Laisser le camp de Menaka aux mains des Fama constitue une avant-dernière étape stratégique. C’est-à-dire un important cap dans son processus de redéploiement dans la sous-région. Rappelons que depuis ce premier quadrimestre de l’année, l’armée française a amorcé un retrait conséquent de ces troupes. Environ 75% des effectifs de la force Barkhane ont été relevés grâce à une vingtaine de vols militaires assurés par l’armée de l’Air & de l’Espace.
Menaka, une étape importante
Selon le Général Pascal Ianni, porte-parole de l’état-major des armées françaises, le transfert de Ménaka s’impose. Il marque surtout le départ des forces françaises du Liptako malien. Par ailleurs, la présence de la force Barkhane à Menaka, a été salutaire. Elle a surtout permis d’obtenir des résultats notables dans la lutte contre le terrorisme dans la localité.
Il s’agit entre autres de la neutralisation du chef de l’EIGS, Abou Wallid Al Sahraoui en août 2021. Aussi l’instauration d’une certaine sécurité et stabilité. « C’est effectivement une étape importante qui fait suite au transfert de l’emprise de Gossi le 19 avril dernier. Ce transfert de Menaka marque le départ des forces françaises du Liptako », a confié le Général Pascal Ianni.
Et de poursuivre « maintenant les forces françaises sont regroupées à Gao et préparent le transfert de cette emprise majeure qui sera transférée avant la fin de l’été ». Concrètement, le dernier convoi, composé d’une centaine de soldats français, a donc quitté Ménaka.
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Des craintes de nouvelles vagues d’attaques terroristes
Pour les populations, ce retrait des forces françaises de la base de Menaka, laisse tout de même une certaine inquiétude. Ceci d’autant plus que les groupes armés sèment depuis peu la terreur dans cette partie du nord-est du Mali. Leurs actions se sont intensifiées et le plus souvent, ce sont les populations qui sont prises pour cibles.
Alors certains ont déjà lancé des appels à l’aide. C’est le cas de Sidi Barka, président de la société civile de Ménaka. Il estime que sa localité est quelque peu négligée par les autorités de la transition.
« C’est un appel pressant aux autorités de Bamako, à la communauté internationale, à la Minusma qui est au Mali. Un appel de détresse pour que tout le monde vienne en aide à la région de Ménaka. On a perdu la terre, on a perdu les hommes, on a perdu les biens, et ça ne fait qu’empirer : plus ça tarde, plus on perd des zones encore et c’est la population qui va en pâtir. »
El Professor