Au Gabon comme partout ailleurs, les lieux de cultes et les églises ont été fermés dans les premiers jours qui ont suivi l’apparition de la Covid-19. Toutefois, des assouplissements ont permis à quelques leaders religieux de tenir de grands rassemblements. Devant ce qui paraît être une discrimination, les croyants, toutes religions confondues, ont commencé à s’étonner du maintien des mesures de fermeture de leurs lieux de cultes. Face à cette dénonciation des leaders religieux, le gouvernement gabonais a décidé de procéder à l’ouverture des lieux de culte à compter du 30 octobre 2020. Mais, les conditions à remplir suscitent la colère des religieux.
Le Conseiller porte-parole du Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir), David Ella Mintsa, a, dans un point de presse, appelé les évêques et autres leaders religieux de l’Eglise Catholique à la retenue. Ces derniers ont bravé l’interdiction de rouvrir leurs paroisses le dimanche 25 octobre 2020 sur l’ensemble du territoire national.
Les conditions de réouverture, source de colère des leaders religieux
Dans une récente sortie médiatique, le gouvernement a fixé la réouverture des lieux de culte fermés depuis 7 mois pour lutter contre la Covid-19 au 30 octobre prochain.
Il est exigé 30 fidèles pour participer à chaque culte tous les dimanches pour les chrétiens et les vendredis pour les musulmans. Ces derniers doivent au préalable se faire dépister moyennant 5000 FCFA et se faire enregistrer au ministère de l’intérieur pour obtenir une autorisation. La communion est interdite lors des messes. Une exigence dénoncée par les catholiques qui l’estiment difficilement applicable. Bref, des conditionnalités qui suscitent l’ire des leaders religieux .
Face au refus des prêtres de respecter les consignes, la veille, le samedi 24 octobre, des patrouilles entières de police ont été déployées. Ceci, aux alentours des lieux de culte catholiques de Libreville et des autres diocèses du pays. Ce qui a obligé l’archevêque de Libreville, Mgr Jean Patrick Iba Ba à changer le plan initial de réouverture des églises.
Dans le diocèse d’Oyem, au nord du Gabon, les prêtres ont été tabassés et l’évêque brutalisé. En outre, deux prêtres ont été arrêtés au cours de la matinée du 25 octobre. Il s’agit du père Christian Iloubi, vicaire de la paroisse Saint Dominique de Moanda, dans le diocèse de Franceville et le père Frédéric Ntoutoum, vicaire de la paroisse Saint-André de Libreville et chancelier du diocèse de Libreville.
L’appel à la compréhension et à la retenue
Pour le Conseiller porte-parole du PDG, les évènements du 25 octobre résultent de l’entêtement de certains leaders religieux . Il évoque aussi les tentatives de manipulation de certains leaders politiques et de la société civile. C’est cette situation qui amène le Parti Démocratique Gabonais à appeler lesdits acteurs à plus de compréhension. Il les invite à faire preuve de largeur d’esprit et à respecter les mesures gouvernementales.
Pour le conseiller, la Covid-19 est encore bien présente. Ce qui exige prudence, prévoyance et pondération. Il s’agit de préserver la santé des Gabonaises et des Gabonais. « La tendance à la stabilisation observée ces dernières semaines bien qu’étant encourageante ne doit servir de prétexte à un quelconque relâchement », a-t-il souligné.
« Chrétiens, Musulmans, Bouddhistes, Traditionnalistes, ou Athées, tous nous pourrions être exposés à la virulence de la maladie, car le Coronavirus n’a pas de religion encore moins de doctrine idéologique ou philosophique », a-t-il relevé.
Il a, par la suite, appelé toutes les populations gabonaises et les communautés vivant au Gabon au respect des mesures barrières contre la Covid-19 pour son éradication.
A en croire le porte-parole, le Gabon a enregistré des résultats satisfaisants après sept mois de lutte acharné contre le Coronavirus. Le pays a, toutefois, enregistré 54 décès.