samedi, juillet 27 2024

Au Burkina Faso, s’ouvre ce lundi 11 octobre, le procès de l’assassinat de Thomas Sankara. Cet évènement, a été longtemps attendu par le peuple burkinabè et l’Afrique toute entière. Les familles éplorées par cet assassinat espèrent un véritable triomphe de la vérité et que justice leur soit enfin rendue après trente-quatre ans d’attente.

Pour rappel, l’assassinat de Thomas Sankara a eu lieu le 15 octobre 1987. Le révolutionnaire burkinabè a été tué avec 12 de ses collaborateurs. Ce procès historique, va-t-il réellement permettre de situer les responsabilités ? Les présumés coupables répondront ils de leurs actes. Quelles en seraient les incidences sur le processus de réconciliation entamé par le président Roch Kaboré ?

Un besoin intense de réponses après l’assassinat de Thomas Sankara

Pour les familles, victimes par ricochet de l’assassinat de Thomas Sankara, les attentes autour de ce procès sont grandes. Elles espèrent principalement que la lumière sera enfin faite sur les événements du 15 octobre 1987. Et que la vérité sera enfin connue de tous sans entraves. Cela permettra de punir les coupables de cet assassinat et de pardonner s’il le faut.

Aïda Kiemdé, fille de Frédéric Kiemdé, le conseiller juridique de Thomas Sankara nourrit plein d’espoir quant à ce procès. « Aujourd’hui, c’est vraiment une lueur d’espoir ce procès. Et on espère que justice sera rendue et qu’on aura la vérité après plusieurs années d’attente », a-t-elle déclaré.

Céline Bamouni, veut elle aussi obtenir coûte que coûte des réponses sur cet assassinat de Thomas Sankara. « Nous voulons savoir qui a pris la décision, qui a commis l’acte, qui l’a soutenu et pourquoi », a indiqué la fille de Paulin Bamouni.

« Moi, j’attends que la justice soit rendue en toute transparence. J’attends que les accusés nous disent qui a fait quoi. Je souhaite vraiment que ce procès ait lieu et qu’il serve d’exemple pour qu’on ne tue plus impunément au Burkina Faso et dans d’autres pays. Il faut aussi que, malgré les démocraties de façade, que cela s’arrête définitivement », a exprimé pour sa part Mariam Sankara, la veuve du capitaine Sankara.

Un pas géant vers une réconciliation effective

Même si ce procès sur l’assassinat de Thomas Sankara montre une grande volonté des autorités burkinabé de lever le voile sur cette sombre histoire, beaucoup de non-dits demeurent. Pour preuve, plusieurs dossiers classés « secret Défense » n’ont pas encore été comme promis par la France. Ce qui laisse présager une certaine implication dans cet assassinat.

Par ailleurs, plusieurs imperfections sont perceptibles dans ce procès. Il s’agit entre autres du fait que ce soit un tribunal militaire qui juge cette affaire. « Un tribunal d’exception obéit à des ordres et à la hiérarchie (…). Donc, ça me paraît très difficile qu’il y ait la vérité par rapport à ce dossier Thomas Sankara », s’inquiète déjà Paul Zaïda, coordonnateur national du Cadre d’expression démocratique.

Selon Ablassé Ouédraogo, ancien ministre des Affaires étrangères, ce procès est de bons augures pour écrire une nouvelle histoire au Burkina Faso. « Ce procès a trois mérites : le premier, c’est de permettre d’avoir tout au moins une partie de la vérité ». Et de rajouter « le deuxième sera de permettre aux gouvernants actuels d’avancer sur la question de la réconciliation nationale. Et ce qui est très important, c’est de tourner définitivement cette page triste du Burkina Faso ».

Sur les 14 accusés dans ce procès sur l’assassinat de Thomas Sankara, deux personnes clés répondent absentes. C’est le cas notamment de Hyacinthe Kafando et de Blaise Compaoré qui évoque un procès politique et peu équitable. « Surtout lui, qui a été un président, il ne devrait pas fuir, avoir peur… Il faut assumer ses actes », s’indigne Mariam Sankara.

A lire aussi: BURKINA FASO: COMPARUTION PROCHAINE DU DERNIER GOUVERNEMENT DE BLAISE COMPAORÉ

 

El Professor

Previous

[TRIBUNE]Nouveau sommet Afrique-France : des entités de la Sovereignty-bound pour la politique africaine ?

Next

3ème Conférence régionale ALIN : les droits fonciers au cœur des préoccupations

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Voir Aussi

Ne Manquez Pas

Pipeline Niger-Tchad-Cameroun : Un nouveau souffle pour l'exportation du pétrole nigérien

Pipeline Niger-Tchad-Cameroun : Un nouveau souffle pour l’exportation du pétrole nigérien

Investigateur Africain

Le projet de relier les champs de pétrole d’Agadem au pipeline tchadien de Doba a refait surface, apportant une lueur d’espoir pour l’exportation du brut nigérien. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique relancée par la Sonidep lors du lancement de ses activités amont le 22 juin dernier. Le ministre nigérien du Pétrole, Mahaman Moustapha Barké, […]

Le général Tiani dresse son bilan un an après le Coup d'État

Un an de transition au Niger : Le discours du Général Tiani passé au crible

Investigateur Africain

Cela fait tout juste un an ce vendredi 26 juillet que la junte militaire du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a pris le pouvoir au Niger, renversant le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum. Pour marquer cet anniversaire, le général Tiani Abdourahamane, président du CNSP, a prononcé un discours jeudi soir sur […]

armes au Soudan : Amnesty International exige un embargo total

Armes au Soudan : Amnesty International exige un embargo total

Investigateur Africain

Alors que le pays est dévasté par un conflit sanglant entre généraux rivaux depuis le 15 avril 2023, Amnesty International a lancé un appel urgent à l’ONU pour étendre l’embargo sur les armes à tout le Soudan. Un rapport accablant publié le 25 juillet 2024 révèle que des armes continuent d’affluer malgré les restrictions, exacerbant […]