Les libertés politiques au Bénin ne sont plus respectées. L’office français de protection des réfugiés et apatrides vient de retirer le Bénin de sa liste des pays sûrs, en matière de demande d’Asile en France. Aux yeux de la France, le pays n’est plus un pays « sûr », si l’on veut parler de libertés politiques au Bénin. En effet, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, qui statue sur les demandes d’asile en France, a déploré la réduction de l’espace politique au Bénin. Sur ce registre, le curseur est mis sur les élections législatives de 2019, fortement contestées.
Pour rappel, depuis 2015, le Bénin faisait partie d’une liste de seize pays considérés comme « sûrs », en compagnie du Ghana, de Maurice ce, du Sénégal et du Cap Vert. Il est aujourd’hui le seul dont la situation est remise en cause.
les Libertés politiques au Bénin, le gouvernement béninois conteste cette décision
Cette décision est-elle « le résultat d’une auto-flagellation de nos compatriotes qui ne cessent de clamer partout que les libertés sont en recul au Bénin ? », s’est interrogé le porte-parole du gouvernement béninois. « Le Bénin reste un pays sûr », a affirmé ce mercredi aux médias locaux Alain Orounla, qui estime que l’Ofpra n’a « peut-être pas tous les éléments d’appréciation ».
Les autorités béninoises dénoncent une analyse biaisée, sans connaissance réelle des réalités du pays. Pour le gouvernement, les libertés politiques au Bénin sont respectées. Le Bénin réalise des efforts considérables dans la protection des droits Humains et des libertés fondamentales. D’ailleurs, la décision de l’Ofpra a été publiée alors même que la Commission béninoise des droits de l’homme et des peuples remettait au président Patrice Talon son rapport annuel. Dans ce rapport la Commission a salué les « efforts », du gouvernement en matière de démocratie. Le document comporte aussi des recommandations pour améliorer la situation dans le pays. Recommandations que le chef de l’État a promis de « prendre en compte ».
Des conditions démocratiques contestables
L’élection présidentielle béninoise est fixée au mois d’avril 2021. L’opposition réclame un scrutin avec tous les courants de pensée et d’opinion. Allusion aux parrainages nécessaires pour présenter un candidat. Seuls deux partis de la majorité sont capables de satisfaire aujourd’hui cette exigence. Dans ces conditions, l’élection présidentielle risque de se dérouler sans les candidats de l’opposition. On risque donc de se retrouver dans les mêmes configurations comme lors des dernières législatives émaillées de violences mortelles. Bref, les libertés politiques au Bénin sont de plus en plus violées.
Mais certains partis dont le PRD de Adrien Houngbedji veulent y croire encore. « J’entends souvent dire que la démocratie au Bénin, c’est fini. À ceux-là, je voudrais dire que la démocratie n’est pas finie. Essayez de la bâillonner, ce sera toujours pour un temps. Vous la croyez morte, elle renaît toujours de ses cendres. », a-t-il déclaré fin septembre lors de la célébration des 30 ans du parti.
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