Après les propos polémiques du président Kaïs Saïed, mardi 21 février deniers, les migrants subsahariens vivent un périple. Ils sont sujets à toutes les dérives de la part des populations, de même que les autorités tunisiennes. Malgré les appels contre le racisme de la société civile, des agressions de migrants se multiplient dans le pays. De nombreux des témoignages ne cessent de circuler à cet effet.
Alors dans le pays, le climat reste tendu pour la communauté subsaharienne. Un sentiment d’extrême insécurité prévaut actuellement pour ces nombreux migrants subsahariens. A croire l’évolution de la situation, le discours du président tunisien fustigeant l’immigration clandestine fait vraiment effet.
Des arrestations multiples de migrants subsahariens
Durant le weekend dernier, plusieurs migrants subsahariens ont fait l’objet d’arrestation et placé en garde à vue. Il leur est reproché une présence irrégulière dans le pays, c’est à dire une non détention de carte de séjour. Selon la garde nationale tunisienne, environ 92 migrants subsahariens ont été arrêtés à Kasserine au centre-ouest du pays.
Pour les forces de l’ordre, il s’agit simplement de l’application des mesures « urgentes » contre ce que le président a qualifié de « hordes de migrants clandestins ». D’après les ONG, près de 300 arrestations arbitraires ont recensées. Et ce n’est pas tout, plusieurs migrants locataires ont été malheureusement expulsés de leurs domiciles par certains propriétaires.
En Tunisie, le tour de vis sécuritaire contre les migrants subsahariens en situation irrégulière se resserre et les agressions aléatoires s’intensifient. Toutefois les méfaits ne sont pas rendus publics sur les ondes.
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Des agressions multiples de migrants noirs
En banlieue Nord de Tunis, plus précisément dans certains quartiers comme dans la zone de la Soukra, des agressions de migrants subsahariens ont été constatées. Dans le quartier de l’Ariana, à Tunis, par contre les agresseurs ont préféré opérer des saccages et vols de biens dans des logements de Subsahariens de nationalités guinéenne, ivoirienne, malienne et camerounaise.
Dans la nuit du 25 février, À Sfax, à l’est du pays, quatre migrants subsahariens ont été victimes d’agressions à l’arme blanche. Par ailleurs, à Tunis, ä la sortie de leur foyer universitaire, quatre étudiantes ivoiriennes ont été agressées. Une Gabonaise, a, elle aussi été victime du même mode opératoire à la sortie de son domicile. Alors depuis plusieurs jours, par précaution et pour épargner leur vie, de nombreux migrants n’osent plus sortir de chez eux.
« Nous étions couchés et il y a des jeunes Tunisiens qui sont venus nous agresser. Ils ont cassé, ils ont cassé tout… », a témoigné un migrant. « Les Tunisiens ne sont pas des racistes, c’est un peuple accueillant. La Tunisie est la capitale de la paix et on sera toujours africains avec nos frères et nos sœurs africaines. On partage le même continent et à Tunis en Tunisie, il n’y aura jamais une place pour les fachos ! », interpelle pour sa part le journaliste, Aymen Rezgui.
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