Le procès de Guillaume Soro, ancien premier ministre ivoirien, et d’une vingtaine de ses proches n’a pas vraiment duré ce mercredi à Abidjan. Une demi-heure après l’ouverture du procès, le tribunal criminel l’a reporté d’une semaine.
L’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, qui a été condamné l’an dernier à 20 ans de prison pour blanchiment et recel de détournements de deniers publics, est cette fois-ci poursuivi avec 19 de ses proches, pour complot contre la sûreté de l’État, participation à une bande armée, et détention illégale d’armes.
Seulement 13 accusés étaient présents au procès.
Premier jour du procès de Guillaume Soro et co-accusés
La première journée d’audience qui s’est tenue en l’absence du principal accusé Guillaume Soro, a connu la participation d’une foule des grands jours. Une foule qui a presque envahi la salle d’audience, débordant la garde qui a mis quelques minutes à remettre de l’ordre.
L’audience s’est limitée à une bataille de procédure entre le ministère public et la défense. La défense à ce procès de Guillaume Soro a réclamé un renvoi, estimant qu’un supplément d’information est nécessaire. Elle affirme ne pas avoir eu accès à certaines pièces du dossier, comme le fameux enregistrement audio, pilier de l’accusation. Les avocats demandent aussi la libération des accusés comme l’a ordonné la cour africaine des droits de l’homme et des peuples dans son arrêt du 22 avril 2020.
Le tribunal a rejeté la demande de remise en liberté ainsi que la demande de supplément d’information, mais accepte la demande de communication de pièces du dossier. Le juge reporte le procès de Guillaume Soro au 26 mai.
Appel à l’insurrection
L’ancien Premier ministre est accusé de « complot », de « tentative d’atteinte contre l’autorité de l’Etat » ainsi que de « diffusion et publication de nouvelles fausses jetant le discrédit sur les institutions et leur fonctionnement ayant entraîné une atteinte au moral des populations », selon l’ordonnance de renvoi devant le tribunal criminel d’Abidjan.
Guillaume Soro avait appelé l’armée ivoirienne à l’insurrection, dans une intervention sur les réseaux sociaux depuis l’étranger. C’était après la réélection, le 31 octobre 2020, d’Alassane Ouattara pour un troisième mandat, jugé inconstitutionnel par l’opposition. Son appel n’avait eu aucun écho,
Dans ce procès de Guillaume Soro dix-neuf de ses partisans sont aussi poursuivis pour les mêmes chefs d’accusations. Parmi eux figurent deux de ses frères et l’ancien ministre et député Alain Lobognon, considéré comme son bras droit et l’un des cadres du mouvement politique. Il était présent au procès aux côtés de Soul To Soul et Simon Soro, tous accusés.