Un incendie de grande ampleur a ravagé plus de 120 000 hectares de terres dans le comté d’Isiolo, situé au centre du Kenya. L’information a été confirmée lundi 20 janvier par le ministère de l’Intérieur. Déclenché vendredi dernier dans cette région rurale, le sinistre, bien que partiellement maîtrisé, continue de menacer certaines zones.
Le feu a plongé la région dans un état de désolation, détruisant les pâturages essentiels aux éleveurs locaux. Pour Mohamed Konso, chef du Conseil des anciens de Borana, les pertes sont irréparables « Il a détruit des pâturages qui auraient pu nourrir notre bétail pour les deux prochaines années. » Les communautés locales, dont l’économie repose principalement sur l’élevage, se retrouvent confrontées à une crise majeure qui risque d’accentuer les tensions socio-économiques dans cette région déjà vulnérable.
Un dispositif de lutte insuffisant contre cet incendie
Depuis vendredi, des équipes composées de policiers, de gardes forestiers, de membres de la Croix-Rouge et de communautés locales s’efforcent d’éteindre l’incendie. Cependant, les vents puissants compliquent leur tâche. Plusieurs organisations accusent les autorités d’avoir tardé à intervenir.
L’IRDA, une organisation kenyane de petits agriculteurs, a déclaré sur X (anciennement Twitter) un manque de réactivité : « On a laissé se propager l’incendie. » De son côté, l’Alliance pour le développement durable alerte sur les conséquences à long terme, « Ces feux aggravent la dégradation de l’environnement, rendant la gestion durable des terres plus urgente que jamais. »
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Le drame d’Isiolo s’inscrit dans une tendance inquiétante. Selon Atlai, un programme de surveillance de la déforestation, le Kenya a perdu 285 000 hectares de forêt en 20 ans en raison de l’urbanisation, de l’agriculture et de l’exploitation forestière. Les incendies viennent accentuer ces pertes, mettant en péril les écosystèmes et les moyens de subsistance des populations. Pour le moment les flammes continuent de ravager certaines zones, et la priorité reste d’éteindre l’incendie. Toutefois, les défis à long terme exigent des mesures immédiates : soutien aux éleveurs, restauration des terres dégradées et renforcement des dispositifs de prévention des incendies. Cette catastrophe rappelle l’urgence de revoir les politiques environnementales au Kenya pour protéger les ressources naturelles face aux impacts du changement climatique et des activités humaines.
Tony A.