Après avoir repris le contrôle de Mekele, les nouvelles autorités « le gouvernement du Tigré » entendent s’affirmer pleinement. Alors, elles remettent en cause le cessez-le-feu unilatéral décrété par Addis-Abeba y a quelques jours.
Par ailleurs, l’acceptation de ce cessez-le-feu est soumise à plusieurs conditions du gouvernement du Tigré. Ceci au risque de faire perdurer les combats dans cette région du nord de l’Ethiopie.
Le gouvernement du Tigré en position de force
Pour faire cesser le bruit des armes, le gouvernement d’Addis-Abeba doit se plier à certaines exigences formulées par le gouvernement du Tigré. Il s’agit notamment de la reconnaissance de la légitimité et des droits du gouvernement du Tigré. A cela s’ajoute la libération des prisonniers tigréens et la fin du harcèlement des Tigréens dans le pays.
De plus, l’autorité fédérale dirigée par Abiy Ahmed doit rendre des comptes pour les crimes commis au Tigré. Elle a également pour obligation de rétablir les télécommunications, l’électricité, les opérations bancaires et autres services publics.
Un libre accès pour l’aide humanitaire doit être effectif selon le gouvernement du Tigré. Une « entité internationale indépendante » pour superviser le cessez-le-feu doit aussi être mise en place. Les troupes érythréennes et les milices amharas présentes depuis un bon moment sur le sol tigréen, sont aussi conviées à se retirer du conflit au Tigré.
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Une situation humanitaire désastreuse
En ce qui concerne la situation humanitaire au Tigré, elle est de plus en plus désastreuse suite à la contre-offensive lancée par les rebelles tigréens. Les populations sont donc prises au piège attendant impatiemment que l’aide humanitaire leur parvienne.
« Des gens sont morts, meurent et mourront encore si on ne nous laisse pas apporter de l’aide », déplore Tommy Thomson, coordonnateur d’urgence. Avec la destruction du pont Tekeze, il est très difficile pour les ONG d’apporter une assistance conséquente aux populations. Outre cela, les principales routes donnant droit au Tigré sont inaccessibles.
Malgré le blocus évident sur le terrain ces derniers jours, l’aide humanitaire a finalement repris. Un soutien minimal a été apporté aux populations en détresses.
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