Présidentielle en Côte d’ivoire : la participation aux élections diversement appréciée par le pouvoir et l’opposition
En Côte d’Ivoire, ce samedi 31 octobre, les ivoiriens se sont rendus aux urnes pour élire leur nouveau président. Toutefois, le premier tour de cette élection présidentielle a été boycotté par l’opposition. L’appréciation de la participation aux élections est diversifiée du fait que l’opposition ivoirienne a lancé un appel à la désobéissance civile qui a impacté le scrutin.
Le président sortant Alassane Ouattara était en course pour un troisième mandat. Ceci en dépit des contestations de sa candidature. Il avait pour adversaire le candidat indépendant KKB, Kouadio Konan Bertin. Les deux autres candidats de l’opposition P. Affi N’Guesan et Henri Konan Bédié sont eux restés en marge de cette élection. Ces derniers contestent les conditions dans lesquelles se tient le scrutin. Quand à la participation aux élections, chaque camp tire les conclusions.
Une faible participation aux élections par endroit
Comme l’on pouvait s’y attendre, l’opposition a empêché, par tout moyen, la tenue du scrutin dans certaines localités du pays et cela a considérablement impacté sur le taux de participation aux élections. Selon les observateurs de la société civile Indigo, 21% des bureaux de vote sur l’ensemble du territoire n’ont ouvert qu’à la mi-journée à cause des incidents.
Des bureaux de vote ont dû donc être fermés dans certaines villes. C’est le cas à Yamoussoukro, Daoukrou ou Bongouanou. Dans ces localités, les manifestants de l’opposition ont empêché l’ouverture des bureaux. Aussi, du matériel électoral a été saccagé à Vavoa, Agboville, Adzopé et à Daloa.
Les incidents recensés par les observateurs sont au nombre de 116. Pour le camp présidentiel, ces obstacles sont mineurs. « A peine 30 ou 40 bureaux de vote sont concernés », a indiqué Kuibiert-Coulibaly, président de la Commission Electorale Indépendante (CEI). Seules quelques localités n’ont pas pu voter, toujours selon le président.
Une prétendue victoire pour l’opposition
« Partout, les barricades sont restées dressées et le convoyage du matériel électoral n’a pas été possible », a affirmé Pascal Affi Nguessan. Pour lui, le boycott mis en œuvre par l’opposition est une victoire. Car il estime que le mot d’ordre de désobéissance civile a été largement suivi par les compatriotes
« A l’est et à l’ouest du pays, 90% des bureaux de vote ont été fermés », a rajouté le candidat de l’opposition. Ce qui sous-tend que les ivoiriens ont dénié leur participation à cette mascarade électorale. Par conséquent, le coup d’Etat constitutionnel d’Alassane Ouattara est un échec, a précisé le porte-parole de l’opposition.
Adama Bictogo, directeur exécutif du RHDP, a très vite répondu à ces affirmation d’Affi. Pour lui, l’opposition a échoué dans sa stratégie de déstabilisation. Car l’élection en Côte d’Ivoire s’est tenue dans le calme, même si certains incidents ont été observés. « Nous notons que la maturité, la sérénité, le civisme des ivoiriens ont prévalus », avait-t-il martelé.
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