En Ethiopie, le conflit opposant forces fédérales à celles tigréennes s’intensifie de plus belle. Les deux protagonistes gardent leur posture. A cet effet, le Premier ministre Abiy Ahmed a lancé un dernier ultimatum aux sécessionnistes du TPLF. L’annonce a été faite hier dimanche 22 novembre.
Jusqu’à présent, les différentes tentatives de médiation en Éthiopie se sont soldées par un refus de la part d’Abiy Ahmed. La dernière tentative de Cyril Ramaphosa et de l’Union africaine s’est heurtée au même sort. Alors, il est difficile de mettre une fin au conflit qui oppose le gouvernement d’Addis-Abeba à la région dissidente du Tigré.
Les combats ont occasionné la fuite de plus de 30 000 réfugiés au Soudan. Les affrontements durent plus de trois semaines déjà.
Une dernière chance
Pour mettre fin aux combats, le Premier ministre Abiy Ahmed ordonne aux dirigeants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) de déposer les armes. Les forces tigréennes ont donc 72h pour s’exécuter. Après ce délai, plus rien ne pourrait arrêter l’assaut final des forces fédérales sur Mekele, la capitale tigréenne.
« La route vers votre destruction touche à sa fin et nous vous demandons de vous rendre dans les prochaines 72 heures », a indiqué Abiy Ahmed. Pour lui, la situation est à un point de non-retour. Alors c’est le moment ou jamais. Car plus tard, il sera trop tard. « Saisissez cette dernière chance », avait-il rajouté.
S’agissant de l’attaque imminente sur Mekele, les populations sont appelées à quitter les lieux des combats. Elles sont environ 500.000 habitants à y vivre. « Des directives vous ont été communiquées pour vous dissocier de la junte, après il n’y aura aucune pitié », a précisé le porte-parole de l’armée fédérale.
Prêt à aller jusqu’au bout
Pour Debretsion Gebremichael, le chef du TPLF, pas question de se plier aux exigences d’Abiy Ahmed. Il n’est point intimidé par les menaces d’Addis-Abeba. En réponse, il promet la défense de son bastion quoi qu’il arrive. Aussi, la province est la plus militarisée du pays.
« Tant que la force d’occupation sera au Tigré, les combats ne cesseront pas », a déclaré le chef du TPLF.
Il assure également que ses troupes se livreraient à des combats acharnés. Alors, les affrontements à venir sur son territoire s’annoncent des plus rudes et ne seront point décisifs comme le prévoit Abiy Ahmed.
Pour l’heure, difficile d’en savoir plus sur le déroulé exact des combats. Les communications avec la province du Tigré sont coupées.
Chaque camp fait l’éloge de ses triomphes. Le gouvernement d’Addis-Abeba affirme que l’armée fédérale aurait conquise plusieurs villes sur la route de Mekele.
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