samedi, mai 18 2024

En Centrafrique, les chenilles « Makongos », sont au Menu et affolent les papilles. Ces créatures peu conventionnelles mais délicieusement appréciées, sont encore à l’honneur. Eh oui, une saison hors du commun prend d’assaut les assiettes et les habitants de ce pays d’Afrique centrale se lancent dans une quête gastronomique des plus particulières.

Une fois de plus, les chenilles Makongos déclenchent une frénésie culinaire qui transcende les frontières culturelles et attire l’attention des gourmands et des curieux. Pourquoi ces insectes à six pattes suscitent un tel engouement parmi les consommateurs ? Comment ont-ils réussi à s’imposer comme une tendance culinaire incontournable ? Dans cet article, nous explorons quelques pistes qui expliquent l’attraction gustative que suscite ces petites bêtes qui font désormais partie intégrante de la culture culinaire locale.

Les chenilles Makongos, des insectes très appréciés

Selon Stephane Bria, l’appréciation qu’ont les centrafricains pour les chenilles Makongos vient de plusieurs raisons. Elles sont très prisées notamment pour ses valeurs nutritives et surtout pour son goût unique. De plus, le fait que les chenilles Makongos soient saisonnières (entre juillet et août) lui confère un attrait particulier. Et cela impacte les habitudes alimentaires des Centrafricains qui en consomment énormément durant cette période.

« J’aime les chenilles parce que c’est très riche, parce qu’elles possèdent de la vitamine A, de la vitamine D et de la vitamine E. C’est aussi très riche au calcium et en fer. Je peux même en manger 7 jours sur 7. Un paquet à 500 francs (76 centimes d’euros), mais pour nous, toute la famille, vous savez que nous sommes dans une famille africaine, chez nous, il y a beaucoup de personnes, donc pour manger ça convenablement, il faudrait que nous en payions pour 3 000 ou bien pour 3 500 (environ 5 euros). »

Enflant en popularité chaque année, la saison des chenilles « Makongo » est bien plus qu’une simple tendance alimentaire ; elle reflète les traditions, les goûts exotiques et les habitudes de consommation d’une nation qui embrasse avec enthousiasme cette délicieuse particularité.

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Une cueillette qui demande une sacrée organisation

Pour mettre les fameuses à disposition des populations, tous les commerçants se ravitaillent dans cette immense forêt avant d’alimenter les marchés de la capitale et ceux des autres villes du pays. Il faut souligner que les chenilles makongos, apparaissent principalement dans les forêts de la Lobaye, une région forestière au sud-ouest du pays. Et une cueillette bien organisée s’impose.

« Pour aller à la cueillette, on ne va pas au hasard. Les gens se rassemblent, ils prennent le rendez-vous et puis ils y vont. Ils font des petites huttes et puis c’est dans ces huttes qu’ils vont rester pour aller chercher les arbres où se trouvent les chenilles. Il suffit de trouver les chenilles dans les arbres en train de bouffer les feuilles. Et puis tu peux les cueillir. C’est une cueillette quoi », explique André, l’un ramasseurs.

« C’est une alimentation qui est saisonnière, donc pendant les chenilles, on peut en manger 5 jours sur 7, pour ne pas dire tous les jours. On prépare ça de différentes manières. Parfois, on les fait juste avec de l’huile, de l’oignon, quelques ingrédients. Ou parfois, on ajoute même de l’omelette ou même les feuilles de gnetum. Yabanda, c’est, c’est comme ça qu’on l’appelle. », confie pour sa part Eunice.

 

Tony A.

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