Des expulsions à l’aéroport de Douala ont eu lieu samedi matin. Des affrontements ont éclaté entre les résidents de cabanes installées dans la zone de l’aéroport et la police camerounaise.
Ces expulsions forcées qui ont débuté en début d’année, obligent les habitants à quitter leurs domiciles pour cause de travaux d’assainissement de la zone.
Expulsions musclées
Les expulsions à l’aéroport de Douala ont commencé tôt le matin. Les bulldozers sont arrivés peu avant 6 heures du matin et ont tout détruit sur leur passage. Lors de leur déploiement, les hommes en uniforme ont dû utiliser des gaz lacrymogènes pour disperser la foule et les tenir à bonne distance du champ d’opérations.
La population désemparée, près de 300 familles, s’est précipitée pour abriter quelques meubles avant que les machines n’arrivent à leur apogée. Les déchets issus des démolitions ont été exposés au bord de la chaussée et dans tous les espaces disponibles à proximité. Des militaires, gendarmes et policiers déployés en grand nombre sur le site ont installé un cordon de sécurité lors des expulsions à l’aéroport de Douala.
Ces populations sont accusées d’être sur les emprises du domaine aéroportuaire, alors qu’elles revendiquent vivre paisiblement sur place depuis plus de 35 ans. « On sait bien qu’on est proche de l’aéroport. Mais ils n’ont aucun papier attestant que ce terrain leur appartient. Ils veulent juste assurer la sécurité, mais alors, ils devraient prendre la peine de dédommager d’abord ceux qui vivent là depuis des années. Mais ils ne l’ont pas fait, ils ne l’ont pas fait. » s’est confié Souleymane Ben Jaho.
Des expulsions à l’aéroport de douala, faites dans les règles
Selon les habitants, ces expulsions à l’aéroport de Douala interviennent après une mise en demeure du premier préfet adjoint du département du Wouri. Selon le document adressé aux habitants de New Town Airport, cette mise en demeure s’inscrit dans le cadre des travaux d’assainissement des zones aéroportuaires du Cameroun tels que définis par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI),
Mais aussi en application des instructions de le Ministre de l’Administration Territoriale, objet du fax n° 000960 MFX/MINAT/SG/DPC/BSC en date du 03 novembre 2020.
La préfecture assure que ces expulsions à l’aéroport de Douala sont faites dans les règles. « C’est le domaine aéroportuaire et l’aéroport a son titre foncier. Ici présentement les populations se sont installées anarchiquement et nous procédons au déguerpissement et cela se fait dans les règles de l’art dans le cadre de la loi. » a déclaré Hector Eto Famé, assistant du préfet de Wouri.
Les expulsions à l’aéroport de Douala sont récurrentes. Dans le cadre de la libération du domaine aéroportuaire. Le 9 janvier 2021, une opération similaire a envoyé près de 200 familles dans la rue. Des populations qui pour la plupart s’étaient installées à cet endroit depuis des décennies. Cette fois encore, la police est arrivée au petit matin avec les engins destructeurs qui ont dû utiliser des gaz lacrymogènes pour disperser la foule en colère.
La coalition internationale de l’habitat a dénoncé publiquement la situation.
Esso A.
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