L’opposition togolaise peine toujours à atteindre son ultime but qu’est l’alternance politique au sommet de l’Etat. Elle demeure de plus en plus divisée en son sein. Ceci en raison des innombrables conflits et jeux d’égos politiques.
Depuis plusieurs années, les regroupements de partis d’opposition se font et se défont. La dislocation de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition (C14) en 2019 en est une illustration. Tantôt allié, tantôt ennemi. L’intérêt partisan ou personnel prime sur celui général. En témoigne une fois de plus, les relations devenues conflictuelles entre deux principaux leaders de la C14. Il s’agit de l’ancienne Coordinatrice de la C14, Brigitte Adjamagbo et le président de l’ANC, Jean Pierre Fabre.
Des rancœurs bien gardées
Aujourd’hui plus que jamais, l’opposition togolaise radicale est fragilisée. Les tensions datent de septembre – octobre 2017, la période des dernières grandes manifestations politiques au Togo.
Selon les révélations de Carlos Ketohou, Mme Brigite Adjamagbo-Johnson reprocherait à Jean Pierre Fabre, son intransigeance face à une proposition du gouvernement. En effet, l’offre lui donnait accès au poste de Premier Ministre, en sa qualité de premier responsable de la C14.
Mais, son ambition a été freinée par le président de l’ANC, parti le plus influent du regroupement. L’ancien chef de file de l’opposition togolaise était resté inflexible face à cette proposition du gouvernement. « Aucune compromission sur le dos du citoyen », avait-il martelé en réponse à cette offre.
Depuis lors, la porte-parole de la dynamique Mgr Kpodzro éprouve une haine profonde vis-à-vis de Jean Pierre Fabre et de son parti.
Le peuple doit décider
Depuis 1990, l’opposition togolaise a souvent manqué de cohésion et de stratégies cohérentes. Par conséquent, les différentes tentatives déployées jusqu’alors pour faire tomber le régime de Faure Gnassingbé ont toujours échoué. Ces querelles perpétuelles des partis d’opposition n’ont fait que profiter au parti au pouvoir qui continue de se maintenir.
A ce rythme, on serait tenté d’admettre que constituer une opposition véritable devrait prendre une éternité avant d’être une réalité au Togo. Alors, le peuple en quête désespérée de changement est à bout de souffle et ne sait plus en qui croire.
Au demeurant, à quand la maturité des leaders politiques togolais ?, s’interrogeraient donc les citoyens togolais.