Les récentes mesures protectionnistes annoncées par Donald Trump frappent de plein fouet les exportations africaines vers les États-Unis. Dès le 9 avril 2025, les produits africains seront soumis à des droits de douane additionnels oscillant entre 10 % et 50 %, un coup dur pour plusieurs économies du continent. Ces nouvelles taxes, justifiées par la volonté de rééquilibrer la balance commerciale américaine et de sanctionner les barrières douanières africaines, risquent d’asphyxier certains secteurs-clés.
Des pays comme le Lesotho, Madagascar et Maurice sont particulièrement touchés, avec des taux allant jusqu’à 50 %. L’Afrique du Sud, premier partenaire commercial du continent avec les États-Unis, est également concernée avec une surtaxe de 30 %. Derrière ces chiffres, c’est toute une dynamique économique qui se retrouve menacée, notamment pour les industries textiles, minières et agricoles.
L’impact des taxes de Trump sur les industries africaines : un risque de déstabilisation
L’un des secteurs les plus durement touchés est celui du textile. Le Lesotho, où l’industrie repose largement sur les exportations vers les États-Unis, voit son modèle économique remis en question. Madagascar subit également un choc violent avec une taxation de 47 %, menaçant des milliers d’emplois et mettant en péril son industrie de la vanille et du textile, qui représente près de 40 % de ses exportations.
Au-delà du textile, l’Afrique du Sud, avec ses exportations de véhicules et de pièces détachées, subit un coup majeur. La fin probable de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), qui exonérait de droits de douane 1 800 produits africains, aggrave la situation. Pretoria tente de négocier un nouvel accord avec Washington, mais les marges de manœuvre restent limitées. Pour les pays exportateurs de matières premières, comme l’Angola, l’Algérie et la Libye, qui écoulent leurs hydrocarbures vers les États-Unis, ces taxes initiées par Trump renforcent une pression déjà accrue par la volatilité des prix du pétrole.
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Un enjeu diplomatique et commercial crucial
Face à ce bouleversement, les réactions diplomatiques contre les taxes de Trump ne se sont pas fait attendre. Madagascar mobilise tous ses leviers pour tenter d’atténuer l’impact de ces mesures de Trump, en plaidant pour un maintien des avantages de l’AGOA. D’autres pays, comme l’Afrique du Sud, tentent d’obtenir un régime de faveur par le biais de nouveaux accords commerciaux.
Cependant, ces nouvelles taxes posent une question de fond : l’Afrique doit-elle continuer à dépendre du marché américain, ou revoir sa stratégie commerciale en diversifiant ses partenaires ? La Chine, l’Union européenne et même la Russie apparaissent comme des alternatives pour absorber une partie des exportations impactées. Mais ce réajustement prendra du temps et nécessitera des investissements conséquents en infrastructures et en logistique.
Les taxes imposées par Donald Trump marquent un tournant pour les relations commerciales entre l’Afrique et les États-Unis. Si elles pénalisent fortement les économies africaines, elles démontrent aussi l’urgence pour le continent de repenser sa stratégie commerciale et d’explorer de nouveaux marchés. Le choc est brutal, mais il pourrait aussi être une opportunité pour les pays africains de renforcer leur autonomie économique et de mieux diversifier leurs échanges à l’international.
Tony A.