mercredi, décembre 11 2024

Quatre employés de la compagnie canadienne Barrick Gold, copropriétaire avec l’État malien de l’un des complexes aurifères les plus importants au monde, ont été inculpés et placés en détention. Accusés de « blanchiment de capitaux » et d’« atteinte aux biens publics », ils attendent désormais leur procès. L’entreprise a confirmé ces arrestations tout en contestant fermement les charges retenues contre ses collaborateurs.

Ces inculpations interviennent dans un contexte tendu pour les investisseurs étrangers dans le secteur minier malien. Depuis plusieurs mois, la junte militaire au pouvoir à Bamako exerce une pression accrue sur les entreprises étrangères. Cette stratégie vise clairement à renforcer les ressources fiscales d’un État en quête de moyens financiers, mais elle suscite des inquiétudes croissantes parmi les acteurs du secteur.

 

Des accusations contre Barrick Gold et des tensions économiques

Les responsables maliens accusent Barrick Gold de pratiques fiscales douteuses, évoquant des impôts et taxes impayés. Une source proche du dossier rapporte que Bamako réclame à l’entreprise 320 milliards de FCFA, soit environ 500 millions de dollars. Ces revendications s’inscrivent dans une volonté affichée de la junte de renégocier les contrats miniers. En 2022, un audit des accords existants a révélé des termes jugés défavorables à l’État, renforçant l’urgence de réformer ces partenariats.

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Ce bras de fer avec Barrick Gold n’est pas une première. Il intervient peu après la libération du PDG de Resolute Mining, une autre compagnie aurifère étrangère, qui a dû s’engager à verser 160 millions de dollars au gouvernement malien. Ces actions traduisent une stratégie assumée de pression sur les acteurs miniers étrangers pour renflouer les caisses publiques, mais elles fragilisent également le climat des affaires.

Un secteur minier sous pression

Les tensions actuelles reflètent une réalité économique complexe au Mali. L’or constitue une ressource clé, représentant environ 75 % des exportations du pays. Pourtant, la perception des bénéfices générés par ce secteur reste un sujet de controverse. Les autorités maliennes cherchent à maximiser les revenus issus des ressources minières, mais les actions récentes risquent de décourager les investisseurs internationaux, indispensables au développement du secteur.

Les actions judiciaires contre Barrick Gold s’inscrivent dans une dynamique plus large de rééquilibrage des rapports de force entre Bamako et les multinationales. Si l’objectif de renforcer la souveraineté économique du Mali est légitime, ces démarches pourraient avoir des conséquences sur l’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers. Un équilibre entre justice économique et climat d’affaires reste à trouver.

Tony A.

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