Transition au Burkina Faso : Vers une nouvelle confiscation éternelle du pouvoir par les militaires ?
Un mois après son coup d’Etat contre le président Rock Kaboré, la junte s’active à rendre effective la transition au Burkina Faso. Elle a lancé à cet effet ce lundi 28 février 2022, les assises nationales sur la transition. Objectif, parvenir de manière consensuelle à la définition d’une charte de transition ainsi que sa durée.
La transition au Burkina Faso va-t-elle se dérouler comme c’est le cas dans les autres pays ayant été aux premières loges des derniers coups d’Etat sur le continent ? Entre les défis sécuritaires, politiques et autres, l’ordre constitutionnel pourrait-il véritablement être rétabli ? Quoi qu’il en soit les populations sont prises au piège de cette nouvelle donne en attendant un dénouement heureux.
Des assises nationales inclusives
Pour une transition au Burkina Faso réussie, les militaires au pouvoir ont opté pour la carte de l’inclusion de toutes les filles et fils du pays. Par conséquent, les représentants des différentes couches de la société, ont été invités à prendre part à ce processus crucial pour l’avenir du Burkina Faso.
Il s’agit entre autres des organisations de la société civile, des autorités traditionnelles et religieuses, des forces de défense et de sécurité. Les représentants des personnes déplacées internes, les femmes et les jeunes ont eux aussi été conviés à la table des discussions. Estimés à près de 350 personnes, ils auront la lourde tâche d’examiner et adopter les propositions de la commission technique sur la charte et l’agenda de la Transition au Burkina Faso.
« C’est une démarche consensuelle et inclusive voulue par le chef de l’État, en vue de prendre en compte les aspirations profondes du peuple et impliquer tous les Burkinabè au processus », a fait savoir le lieutenant-colonel Daba Naon, du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration.
Une transition au Burkina Faso de deux ans
Parmi les grands sujets à débattre en ce jour à ces assises nationales, sera essentiellement la durée de la transition au Burkina Faso occupera une place essentielle. Selon plusieurs observateurs de cette crise au Burkina, la transition au Burkina Faso devrait durer deux ans. Une durée assez raisonnable pour permettre un retour progressif des personnes déplacées dans leurs localités.
D’ailleurs, d’après le lieutenant-colonel Daba Naon, la durée de la Transition devra tenir compte de l’amélioration du climat sécuritaire. Et c’est ce à quoi s’attèle le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba depuis son accession au pouvoir tel qu’il l’a promis aux Burkinabé. A savoir reconquérir les parties du pays occupées par les groupes armés terroristes et de mettre fin à la mauvaise gouvernance.
Pour d’autres, sa ligne d’actions cache un double jeu. Une posture de plaire et celui de conserver subtilement le pouvoir sans apporter de grands changements. Ceci dit, la transition au Burkina Faso pourrait durer au-delà des deux ans qui s’annoncent.
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