Au pays des hommes intègres, les attaques terroristes n’en finissent pas. Cette fois ci, c’est la localité de Seytenga qui a subi la foudre des hommes armés. Dans la nuit de samedi 11 à dimanche 12 juin, ceux-ci s’en sont pris aux populations laissant derrière eux des corps sans vie. Pour le moment, aucun bilan officiel n’est connu. Toutefois les premiers témoignages font fait écho de plusieurs morts et de nombreux déplacés.
Depuis 2015, en particulier dans le nord et l’est du Burkina Faso, des attaques djihadistes sont perpétrées par plusieurs mouvements. Ces derniers sont soit affiliés à Al-Qaïda ou à l’État islamique. Alors cette nouvelle attaque à Seytenga n’est que continuité de la dynamique de terreur instaurée par ces groupes armées. Jusqu’alors les attaques terroristes ont fait déjà plus de 2.000 morts et 1,8 million de déplacés.
Des atrocités commises contre les populations de Seytenga
D’après le gouvernement, les hommes armés ont été sans pitié. Ils s’en sont pris aux populations civiles sans aucune retenue. Aussi, c’est en très grand nombre qu’ils sont venus commettre leur forfait dans la commune de Seytenga. Ceci d’autant plus que des menaces et des ultimatums avaient déjà été donnés aux habitants de cette localité.
« Les groupes armés sont arrivés dans la ville de Seytenga aux environs de 17h et c’est là que le carnage a commencé. Puisqu’il semblerait qu’ils aient commencé à tirer à vue sans distinction, surtout sur les hommes qu’ils ont pu voir », relate Yahiya Amin Dicko, un habitant de Dori.
En conséquence, les mouvements de foule se sont massifiés. Femmes et enfants ont pris la poudre d’escampette pour Dori.
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Une situation sécuritaire toujours déplorable
Même si des unités d’intervention ont été déployées dans la ville de Seytenga, la crainte des populations est hautement perceptible. Face à la terreur qui prévaut actuellement dans la zone, les habitants sont contraints de quitter les lieux. Ils espèrent ainsi pouvoir préserver leur vie.
« Les groupes armés ont donné un ultimatum de vider la localité car ils promettent de revenir et terminer le travail s’ils trouvent encore des personnes à Seytenga. Les gens ont vu beaucoup de morts, des gens avec qui ils partageaient leur quotidien, étendus à même le sol. Et cela fait peur », s’inquiète Yahiya Amin Dicko.
Pour sa part Kyle, grand observateur de la crise sécuritaire au Burkina Faso, invite à une confiance aux nouvelles mesures du colonel Damiba contre ce fléau. « Il serait trop tôt de porter un jugement de valeur sur les résultats sécuritaires du président Damiba. La résurgence des attaques peut s’expliquer par un sursaut d’orgueil des terroristes face à l’arrivée des militaires au pouvoir. Attendons un an de gouvernement pour juger de l’efficacité de la nouvelle politique sécuritaire. »
El Professor