En France, hier dimanche 24 avril 2022, le monde a assisté sans grande surprise à la réélection de Macron Emmanuel. Le locataire de l’Elysée rempile donc pour un second mandat. Cette victoire bien que saluée par bon nombre d’Africains suscite de nombreuses interrogations.
Quelle sera la nouvelle posture de la France dans ses relations vis-à-vis de l’Afrique ? Assisterions- nous à une nouvelle donne ou à la persistance de l’ancienne politique? Quels chantiers seront prioritaires ? Pour le moment, le suspense demeure. Soulignons que la réélection de Macron s’est faite sur un score de 58,54% contre 41,46% pour Marine Le Pen. Cette élection présidentielle concrétise une nette avancée de l’extrême droite depuis le début de la Ve République en 1958.
Incohérence de la politique Africaine de Macron
Pour bon nombre de politiciens et d’analystes, la réélection de Macron est en réalité due à une absence de réel adversaire lors de cette présidentielle française. C’est-à-dire qu’Emmanuel Macron a été le seul choix acceptable pour les français. En clair, un président par défaut si on s’en tient à ses actions durant les cinq années de son mandat.
On peut surtout lui reprocher un bilan peu reluisant dans ses rapports avec le continent africain et pleins d’autres sujets sur lequel il a été laxiste. Sa politique en Afrique a aussi été teintée de tant d’ambiguïté et d’incohérence. Tantôt elle a servi, à juste préserver uniquement les intérêts français et à rendre plus tumultueuse ses relations avec les anciennes colonies.
La position de la France lors des récents coups d’Etats sur le continent en sont les parfaites illustrations. Certaines ont étés légitimés et d’autres carrément pas. « Au Tchad, c’est Macron qui est venu adouber le fils du dictateur qui a bâillonné la démocratie. Alors, s’il prend conscience de ce qui est en train de se faire au niveau géopolitique, je pense qu’il va falloir qu’il change de mode opératoire en Afrique », a déclaré Marc Ona, président du mouvement citoyen Tournons la page International.
Réélection de Macron, de nouvelles attentes
Dans une guerre d’influence de plus en plus intense et où la France est en perte de terrain, face à la Russie, la Chine ou la Turquie, elle va devoir changer de stratégie. Alors la réélection de Macron rime avec de nouveaux défis à relever. C’est-à-dire, la définition d’une nouvelle politique France-Afrique véritablement profitable pour tous.
« Je pense qu’il faudrait que la France ait désormais une politique africaine beaucoup plus lisible, beaucoup plus attendue. Nous souhaitons des démocraties, nous souhaitons des relations complètement décomplexées, et ne pas avoir une vérité dans un pays et une contrevérité sur une même situation dans un autre pays », a confié Jean-Louis Billon, ancien ministre ivoirien et secrétaire exécutif du PDCI.
Selon Achille Mbembe, il faudrait sortir une bonne fois pour toute de la Françafrique. Et la réélection de Macron peut contribuer à récrire l’histoire. « Il faut que, lors de ce second mandat, il s’attaque à ce qu’il reste à faire, et il reste beaucoup à faire. Il reste beaucoup à faire au Sahel. Il reste beaucoup à faire en terme de redéfinition des termes de la présence militaire française en Afrique. Il reste beaucoup à faire en terme de repositionnement en faveur de la démocratie en Afrique. Il reste beaucoup à faire également en terme d’appui à la grande demande de mobilité qui travaille les nouvelles générations », a-t-il indiqué.
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