TOGO : des décisions du ministre BATAKA qui affectent les importateurs des produits avicoles
La politique de promotion et de consommation des produits locaux, engagée par le gouvernement à travers le ministre BATAKA impacte les entrepreneurs du secteur avicole. Il s’agit en particulier des importateurs. Des conteneurs contenant des produits avicoles (viandes de poulet, de pintades, de dindons et divers) congelés sont actuellement bloqués au port de Lomé.
Les autorités portuaires ont reçu du ministre de l’Agriculture, de la Production Animale et Halieutique, Noël Koutéra Bataka, des instructions concernant l’interdiction d’entrée au pays des produits avicoles.
les décisions du ministre BATAKA
Le ministre BATAKA, à travers une note du 18 mai 2020, a interdit l’importation des produits avicoles sans autorisation préalable. Il a, à cet effet, donné un délai de 15 jours aux importateurs et distributeurs des produits carnés (viandes) pour « prendre toutes les mesures urgentes, à travers des contrats clairs et précis, pour l’enlèvement immédiat des volailles en souffrance et pour la fourniture régulière de volailles locales ».
Cette mesure, selon le ministre, vise à recadrer les différents acteurs de la filière qui continuent de délaisser le marché local en termes d’approvisionnement, ceci en dépit des nombreux engagements pris.
Rythme effréné du ministre BATAKA
Cependant, il est à relever que les services du ministère avaient déjà accordé à certains importateurs des autorisations de commande et ces produits étaient en route pour le pays. C’est ce que le bi-hebdomadaire togolais « Alternative » a révélé dans sa parution N°881 du 16 juin 2020. Egalement, le bi-hebdomadaire togolais a précisé qu’il y’a des conteneurs qui étaient arrivés trois (03) jours après la note de service, dix (10) et même voire quinze (15) jours pour d’autres.
Pour l’approvisionnement, le ministère a imposé deux abattoirs aux entrepreneurs sans aucun préalable. Ces abattoirs sont : Agro Business Company (ABC) et MDL; a indiqué « Alternative ». Les opérateurs économiques, de leur côté, dénoncent des failles de ces deux structures qui assurent leurs livraisons depuis quelques semaines.
En plus de se plaindre du prix relativement élevé (carton de 10 kg (19 000 FCFA) contre (14 500 FCFA) pour le produit importé), ils s’inquiètent du retard dans les livraisons et de la qualité des produits.
D’après le journal, les produits que livrent les abattoirs ABC et MDL ne donnent aucune fiche de renseignements sanitaires, aucune étiquette sur le carton en dehors de l’agrément sanitaire. Alors qu’il y a toujours un document de référence sanitaire qui accompagne les produits importés, en plus d’une étiquette sur le carton renseignant sur la date de production, l’abattoir et la date de péremption par exemple.
Par ailleurs, tous ces désagréments pourraient véritablement remettre en cause la bonne volonté et les efforts du gouvernement en matière de promotion de l’entreprenariat au Togo. Les opérateurs économiques seront soumis au payement des pénalités dû au blocage des marchandises au port.
Au demeurant, et si le ministre BATAKA revoyait son rythme. Pour des résultats pérennes, il faudrait aller lentement et surement. Pour ne pas faire couler beaucoup d’entreprises, déjà affaiblies par la pandémie du coronavirus, le ministre pourrait décider de libérer les marchandises qui souffrent au port et d’engager, ensuite, de sérieuses discussions avec les acteurs clés du secteur.