À quelques mois des législatives au Sénégal, le climat politique est tendu. Ceci en raison du rejet de la liste de la principale coalition d’opposition Yewwi Askan Wi à ce rendez-vous électoral. Ces derniers dénoncent une manipulation du président Macky Sall. Ils estiment qu’il craint surtout une certaine cohabitation.
Par conséquent, tout est fait pour les écarter lors de ces législatives au Sénégal. Plusieurs figures de l’opposition, dont Ousmane Sonko, ont vu leur candidature jugée irrecevable. Face à cette situation, des doutes sérieux sont donc portées à l’encontre du conseil constitutionnel. Ce dernier dans son verdict rendu le vendredi 4juin 2022, a suivi le point de vue du ministère de l’Intérieur. Alors son impartialité a du mal à faire sens pour l’opposition.
Des législatives au Sénégal, faussées ou tronqués
Selon Maurice Soudieck Dione, enseignant-chercheur en sciences politiques, les sénégalais se dirigent vers un scrutin faussé ou tronqué. Ceci pour le simple fait que, le droit électoral, les procédures électorales, les considérations juridiques de forme, sont biaisés. Or ils devraient permettre de bien encadrer ces législatives au Sénégal.
« Lorsque les procédures constituent en elles-mêmes un frein, c’est la démocratie qui prend un sacré coup, parce qu’en droit, l’accessoire suit le principal », a expliqué Maurice Soudieck Dione. Et de rajouter, « une liste où les titulaires sont invalidés pour laisser la place aux suppléants, ça pose déjà problème, encore que la loi électorale ne parle jamais de pluralité de liste. Il n’y a pas une liste des titulaires et une liste des suppléants. Il y a une liste composée de candidats titulaires et de candidats suppléants ».
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Un raidissement de la situation
En clair, laisser les suppléants pour invalider la liste des titulaires est incongrue de la part du Conseil constitutionnel. Ceci dit l’inverse aurait pu être possible. Aux vues de ces considérations, la liste opérée par le Conseil constitutionnel pour ces législatives au Sénégal pose problème. Et cela pourrait une fois de plus générer des tensions sociales et politiques.
« Le président Sall a atteint son seuil de tolérance à l’autoritarisme. Donc dans ces conditions, si on y ajoute la montée frénétique des prix des denrées de consommations courantes, et bien cela constitue un facteur détonnant », prévient l’universitaire.
Tout compte fait, l’opposition semble entrer dans une phase de radicalisation. Aussi, elles déterminée à ne pas se laisser marcher dessus. Et cela n’est pas à négliger quand on connait l’ébullition qu’engendre les questions électorales.
El Professor