Des excuses de la part de la France, pour les crimes coloniaux commis pendant la colonisation. C’est ce qu’attend le gouvernement algérien depuis un bon moment déjà, mais rien n’est fait. Le gouvernement qui était resté jusque-là muet sur la question s’est exprimé par la voix de son porte-parole, Ammar Belhimmer.
Selon le rapport de l’historien Benjamin Stora sur la réconciliation des mémoires entre les deux pays, des actions symboliques sont requises pour calmer les tensions. Mais cette recommandation n’est pas du tout du gout de la puissante Organisation des moudjahidines (ONM). Cette dernière exige aussi des excuses publiques devant conduire à une réconciliation véritable.
Une non-reconnaissance des crimes coloniaux
D’après Ammar Belhimmer, le porte-parole du gouvernement, même si beaucoup d’efforts ont été consentis avec la remise par Paris, des restes de 24 résistants tués au début de la colonisation, beaucoup reste encore à faire.
C’est-à-dire qu’il va falloir plus que ça pour parvenir à harmoniser les relations entre la France et l’Algérie. Par conséquent, la reconnaissance des crimes coloniaux de la France est toujours de mise. Et cela constitue l’accomplissement moral le plus important.
On demande qu’il reconnaisse les crimes coloniaux commis ici. La France a commis des crimes en Algérie, il y a eu des centaines de milliers, voire des millions de morts. Qu’il le reconnaisse », a affirmé Mohand Ouamar Benelhadj, secrétaire général par intérim de l’ONM.
Un retournement de veste
Le président français Emmanuel Macron pour sa part a exclu toute possibilité de présenter les excuses exigées par Alger. Il compte uniquement se consacrer aux actes symboliques, pour lesquels il s’est engagé. Sauf qu’avant son accession au pouvoir, le discours tenu était tout autre.
Lors de sa candidature à la présidence en 2017, Emmanuel Macron, avait qualifié la colonisation de crimes contre l’humanité. Il estimait par ailleurs qu’il était indispensable pour la France de présenter des excuses au pays concerné.
Hélas, le retournement de ton a été rapide. Alors il est utile de se questionner sur la réelle volonté de l’Etat Français à réécrire autrement l’histoire voire son implication sur le continent noir.
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