A quatre jours du double scrutin en Centrafrique, des doutes subsistent encore quant à la tenue du scrutin. La situation sécuritaire du pays semble plus que fragile. Pour preuve, hier mardi 22 décembre, les groupes armés coalisés ont semé la terreur dans différentes zones du pays.
Dans ce contexte politique et sécuritaire particulièrement tendu, la communauté internationale est appelée à revoir ses moyens d’actions pour éviter au plus tôt une nouvelle crise dans le pays. Car les groupes armés n’ont pas l’intention de se laisser intimider par l’arrivée en renfort des troupes russes et rwandaises. Alors un consensus doit être trouvé au plus vite entre les acteurs politiques centrafricains et groupes armés pour un véritable retour à la paix et la sécurité.
Une tenue du scrutin en doute
Pour les acteurs et observateurs du processus électoral en cours en Centrafrique, un report des élections devrait être envisagé. Cela permettrait d’accorder plus de crédibilités au double scrutin du 27 décembre et d’éviter un nouveau cycle de violences.
Outre cela, un report technique d’une dizaine de jours n’aurait pas d’incidences sur le respect de l’ordre constitutionnel. Car les textes en vigueur n’obligent pas la tenue du scrutin le 27 décembre. Toutefois, un nouveau président doit être investi au plus tard le 30 mars prochain selon les textes.
« Objectivement, la situation sécuritaire actuelle ne permet pas d’aller aux élections le dimanche le 27 décembre. Ces élections devraient être repoussées au moins de quelques jours pour avoir une certaine accalmie », a déclaré le candidat Martin Ziguélé.
Une décision difficile à prendre
Pour le président Faustin Archange Touadéra, la tenue du scrutin serait une preuve pour ne pas admettre une victoire des agitateurs. C’est-à-dire un aveu de faiblesse face aux groupes armés rebelles. Alors il demeure inflexible sur la question. L’Agence Nationale des Elections (ANE), quant à elle, refuse de se prononcer.
« Je refuse de cautionner un scénario qui n’a aujourd’hui pour objectif que d’aller coûte que coûte aux élections pour ainsi dire voir un gagnant qui serait déjà connu d’ailleurs », a affirmé Jean-Serge Bokassa. Et de rajouter « je ne voudrais pas engager la vie de mes concitoyens dans ce scénario-là, qui pour moi est un processus à haut risque ».
Le candidat Jean-Serge Bokassa, a par ailleurs retiré sa candidature aussi bien pour la présidentielle que pour les législatives. Pour lui, la seule chose qui puisse faire arrêter le crépitement des armes c’est le dialogue inter centrafricain.
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