Interviewé hier mercredi 21 septembre, sur les antennes de RFI et France 24, les propos du président Embalo sur la transition en Guinée n’ont pas laissé indifférents. Les militaires au pouvoir ont aussitôt réagi ce jeudi 22 septembre à travers une vidéo diffusée sur le réseau social facebook. Par le bais du colonel Amara Camara, les déclarations du président en exercice de la Cédéao ont été vivement contestées.
Soulignons que depuis son accession il y a peu à la présidence de l’institution sous régionale, le président Embalo tente d’insuffler un nouvel élan. En marge du…, il a d’ailleurs convoqué en cet après-midi un sommet extraordinaire de la Cédéao à New York. Objectif, faire le point en ce qui concerne l’évolution de la transition en Guinée et au Mali. L’affaire des 46 soldats ivoiriens en détention sera également abordée.
Le président Embalo, un menteur
Selon le colonel Amara Camara, le president Embalo aurait grandement failli en ne transmettant pas fidèlement le réel contenu de leur tout dernier échange. Une chose est sûre, en aucun cas, il n’avait été communément décidé de ramener la durée de la transition en Guinée à 24 mois. Les 36 mois, annoncés auparavant restent toujours de mises. En d’autres termes, le président en exercice de la Cédéao aurait publiquement menti.
« Le mensonge grossier et les propos qui s’apparentent à de l’intimidation sont de nos jours des pratiques rétrogrades qui n’honorent pas son auteur et ternissent par la même occasion l’image de marque de la Cédéao. Nous ne pouvons pas porter cette honte », s’est offusqué le colonel Amara Camara.
De plus, les sanctions hypothétiques brandies par le président Emballo ne semble pas du tout dissuader le colonel Doumbouya et ses camarades. Ils comptent bien mener leur combat jusqu’au bout. « Nous trouverons en cette période de transition la force, le caractère et l’union sacrée qui nous permettrons d’aboutir à la mise en place d’institutions fortes qui résisteront au temps et à la tentation des hommes. »
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Un écart de trop
Les militaires guinéens estiment également que le président Embalo a poussé le bouchon un peu trop loin cette fois ci. Il faut donc un recadrage sérieux pour que de telles dérives ne ternissent pas davantage l’image de la Cédéao qui serait d’ailleurs actuellement sous son diktat.
« La démarche du président Embalo procède d’une diabolisation du régime de la transition en Guinée. Ça ne marchera pas », a assuré le secrétaire général de la présidence de Transition. Et d’exhorter, « il est donc permis d’inviter le patron des chefs d’État de la Cédéao, comme il le prétend à œuvrer davantage pour l’honneur et la grandeur de nos peuples ».
Tout compte fait, les putschistes guinéens jugent cette sortie solitaire irresponsable et inappropriée, voire arrogante à l’égard du peuple souverain de Guinée. « Nous ne laisserons personne prendre en otage la voix du peuple. On ne peut pas se permettre de parler comme des acteurs de réseaux sociaux pour comptabiliser des vues », ont-ils prévenu sèchement.
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