Pour aborder les élections de 2023 de la meilleure des manières, la Céni a publié le week-end dernier le calendrier électoral. Mais l’annonce de ces grandes dates ne met pas en confiance de nombreux acteurs politiques. Ces derniers déplorent d’ores et déjà de grosses manœuvres frauduleuses orchestrées par la Céni (Commission électorale nationale indépendante).
En effet, le calendrier des élections de 2023 en RDC est reparti comme suit. L’élection présidentielle est fixée au 20 décembre 2023 et sera couplée aux législatives ainsi qu’aux élections des députés provinciaux et des conseillers communaux. Le 24 février sera donc consacrée à l’élection des sénateurs. La date du 12 mars 2024 sera, elle, réservée à l’élection des gouverneurs. Les conseillers urbains et les bourgmestres quant à eux devront être connus et installés le 30 mars 2024.
Les élections de 2023 en RDC, une supercherie
Pour plusieurs acteurs politiques, bien que le calendrier proposé par la Céni soit ambitieux, elle aura un grand mal à la respecter. Car le pays compte environ 5 millions de déplacés internes. Aussi le temps imparti pour la constitution du fichier électoral fait également réfléchir, vu que l’opération avait duré 16 mois sous Corneille Nangaa. Aujourd’hui seulement trois mois sont prévus.
A cela s’ajoute le risque sécuritaire actuel que connait le pays. Cela rendra certainement la tâche encore plus difficile pour la nouvelle équipe dirigeante de la Céni dans l’organisation des élections de 2023. Alors s’y tenir coute que coute ce chronogramme électoral c’est mettre en péril la crédibilité de ce scrutin.
« Le bureau de la Céni, composé des délégués de l’Union sacrée et du FCC, est en train de planifier une vaste tricherie en se répartissant des délégués dans des circonscriptions électorales de toutes les provinces de la RDC, avec la complicité du gouvernement central, en vue d’organiser des opérations d’enrôlement », dénonce pour sa part pour le porte-parole de Nouvel élan, Albert Mukulubundu.
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De l’optimisme
« Il y a des craintes par rapport à la compression des délais qui risquent de nous conduire à des élections dont la régularité ne sera pas tout à fait au rendez-vous », interpelle Ithiel Batumike, chercheur de l’institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence (ebuteli).
Pour, Denis Kadima, le président de la Céni, tout est fait pour imprimer une culture démocratique lors des prochaines élections de 2023. Ceci afin de faire de ce processus électoral, une aventure bien meilleure que les précédentes. Par conséquent le mental est à l’optimisme. « Le glissement du calendrier ne fait pas partie de notre vocabulaire », a-t-il assuré devant les journalistes, les membres du gouvernement et des diplomates.
« Il y a encore des difficultés, mais je crois que ce calendrier rassure. Le gouvernement de la République continue aussi à rassurer et qu’il va prendre ses responsabilités. On espère que les questions sécuritaires vont se résoudre avant ces grandes opérations », a déclaré Jacquemin Shabani président de la commission électorale de l’UDPS-Tshisekedi.
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