vendredi, mai 3 2024

Le président rwandais Paul Kagamé, en marge des sommets sur le soudan et sur les économies africaines les 17 et 18 Mai en France, va rencontrer ce 17 mai le président français Emmanuel Macron. Il devrait également rencontrer d’anciens militaires français ayant servi au Rwanda entre 1990 et 1994.Des rencontres qui témoignent d’un réchauffement des relations entre le Rwanda et la France.

C’est ce lundi que Paul Kagamé va avoir un entretien avec son homologue français Emmanuel Macron. La rencontre est prévue pour l’après-midi. Il sera notamment question du rapport Duclert sur le génocide des Tutsis, et de la visite de Macron au Rwanda en mai.

Une normalisation des relations en perspective entre Paul Kagamé et Emmanuel Macron

Deux ans après leur rencontre au sommet du G7 à Biarritz, les deux chefs d’Etats se retrouvent en marge des sommets organisés par Emmanuel Macron sur l’Afrique, auxquels prend part Paul Kagamé. Ces rencontres entre ces deux chefs d’Etats prouvent leur volonté de faire table rase du passé tumultueux qu’ils partagent, pour aller vers de meilleures relations.

Le rapport Duclert sera le sujet phare de cette rencontre. La prochaine visite du président français au Rwanda prévue le 27 mai, sera aussi au menu de la rencontre de cet après – midi entre les deux dirigeants. Après le président français, Paul Kagamé rencontrera au cours de la semaine d’anciens militaires français ayant servi au Rwanda entre 1990 et 1994 et qui se sont, d’une manière ou d’une autre, opposés à la politique française de l’époque.

Le Rapport Duclert sur le génocide des Tutsis, cela va sans dire, en est pour beaucoup dans ces rencontres. En effet, Vincent Duclert, historien et président de la Commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsis, a remis le 26 mars au président Emmanuel Macron un rapport sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994. Ce même rapport a été remis à Paul Kagamé le 09 avril.

Rôle du rapport Duclert dans la normalisation des relations

Le président Emmanuel Macron a mis en place en avril 2019 à l’occasion du 25e anniversaire du génocide des Tutsi, une commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi. Selon le rapport de cette commission, les autorités françaises de l’époque – à commencer par François Mitterrand – ont eu un « ensemble de responsabilités » qu’elle qualifie de « lourdes et accablantes » du fait de l’ « aveuglement continu » dont elles auraient fait preuve en soutenant le régime rwandais.

Bien qu’il n’y ait pas de preuve de leur complicité, elles auraient pu éviter le drame étant donné les interpellations des parlementaires français sur les risques de génocide au Rwanda. Les autorités françaises étaient demeurées « aveugle face à la préparation » du génocide.

Le chef de l’Etat rwandais, Paul Kagame, avait salué un « changement » qui « montre un désir même chez les dirigeants en France d’avancer avec une bonne compréhension de ce qu’il s’est passé », à l’occasion des cérémonies de commémoration du 27ème anniversaire du génocide. « L’important est de continuer à travailler ensemble à documenter la vérité. C’est la vérité », a-t-il ajouté avant de préciser qu’un rapport rwandais sur le sujet allait être livré et allait dans le même sens que le rapport Duclert.

Evolution des relations, saluée au Rwanda

Ibuka, la principale association de rescapés du génocide au Rwanda, salue les différentes étapes franchies depuis la publication du rapport Duclert et la volonté politique des gouvernements français et rwandais. Cependant elle déplore le non-lieu requis le 3 mai par le parquet de Paris dans l’enquête sur l’attitude de l’armée française lors des massacres de Bisesero.

« Nous espérons que ce sera discuté pendant la visite du chef de l’État rwandais à Paris » a affirmé Egide Nkuranga, président de l’association. « C’est très bien, il est temps de tourner la page », renchérit un député du FPR, le parti de Paul Kagamé, au pouvoir au Rwanda ; à propos de la rencontre de Paris.

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