Sérieusement critiquée ces derniers jours par les citoyens pour ses dérives, la police nigériane se lance dans une opération de séduction. Elle veut à travers son action polir l’image de la brigade spéciale anti braquage et regagner la confiance des populations. Pour cela, le mardi 6 octobre 2020, elle a organisé un direct sur le réseau social Instagram avec l’artiste Naira Marley.
Cette prise de conscience intervient à la suite d’une série de dénonciations faites par les citoyens et ceux des stars nigérianes comme Wizkid et Davido. Ces derniers sont montés au créneau entretemps sur les réseaux sociaux pour dénoncer ces abus de pouvoir. Ils sont notamment les méthodes violentes, les bavures dont sont fréquemment victimes les populations. Le garant de la sécurité et protecteur des citoyens était dernièrement devenu le bourreau.
Un entretien direct avec le porte-parole de la police nigériane
Pour atteindre sa cible qui est principalement composée de jeunes, la police nigériane a opté pour un live Instagram avec la star Naira Marley. Au cours de ce direct, le chanteur s’est entretenu avec le porte-parole de la police nigériane. Le direct en question a été suivi par une forte audience. C’est-à-dire plus de 30000 personnes.
L’occasion fait le larron, Naira Marley a, en premier, évoqué sa désapprobation par rapport aux sorties contrariantes de cette unité de police. « Au Nigéria, on voit des membres de l’escouade anti braquage partout, alors qu’ils ne devraient intervenir qu’en cas de cambriolages », a fait savoir le chanteur.
Par la suite, il s’est appliqué à transmettre aux autorités nigérianes les doléances de la jeunesse dont il est le porte flambeau. « Nous voulons qu’ils se déplacent dans un véhicule de la police. Ils ne peuvent plus circuler en voitures banalisées, habillés comme s’ils étaient eux-mêmes des hors la loi », avait suggéré l’artiste.
Des changements à l’horizon
L’interlocuteur de Naira Marley, Franck Mba, porte-parole de la police nigériane s’est montré très attentif lors des échanges. Il a, par ailleurs, reconnu à demi-mots, dans son intervention, les faiblesses et accusations portées contre l’unité anti braquage. Il pointe également du doigt le manque d’équipements adaptés de ses hommes.
Il a tout de même tenu à rassurer les populations sur l’utilisation prochaine d’autres moyens pour assurer la sécurité des Nigérians. « Si tous les officiers de police au Nigéria étaient équipés de tasers par exemple, ils n’auraient plus à tirer à balles réelles sur les suspects. Avec un taser, ils auraient les moyens de les immobiliser sans leur infliger des blessures potentiellement mortelles », avait-t-il expliqué.
En termes de réforme, la cellule anti braquage ne pourrait désormais plus opérer des contrôles d’identité ni l’arrestation des automobilistes. Toutefois, la dissolution tant souhaitée de l’unité par les populations n’est pas du tout envisageable pour les autorités.