le nouveau pont de Genes a été inauguré ce 03 aout 2020, deux ans après l’effondrement du précédent. L’écoulement de ce viaduc avait couté la vie à 43 personnes et fait 16 blessés. Attendues pour la cérémonie, les familles des victimes n’y participeront.
Un hommage à l’histoire de la ville à travers ce nouveau pont de Genes
Au total, pas plus de 500 personnes avaient été conviées à la cérémonie d’inauguration . Hormis les autorités civiles et militaires, on a noté la présence des sauveteurs, des constructeurs du pont.
Ce nouveau pont de Gene est baptisé « San Giorgio » et a été construit à partir d’un projet de Renzo Piano, le célèbre architecte italien né à Gênes.
L’édifice a, donc, pris la forme de la carène d’un bateau en hommage à l’histoire maritime de la ville.
« C’est un pont qui fait son travail en silence en unissant les deux versants d’une vallée. C’est aussi un pont urbain car la vallée est en ville mais il est également fils d’une tragédie », a récemment déclaré M. Piano. Depuis la pose du dernier tronçon, les tests de sécurité se sont succédés pour permettre son inauguration finale.
Il y a une dizaine de jours, 56 camions d’un poids de 44 tonnes chacun, pour un total d’environ 2 500 tonnes, ont ainsi testé la solidité du pont. La sécurisation du pont fait appel à la robotique avec un monitoring permanent de l’infrastructure. Des robots d’inspection et de nettoyage prennent soin du pont San Giorgio, le nouveau nom du Viaduc. Un système unique au monde.
Le président de la République Sergio Mattarella sera le premier à traverser officiellement en voiture le nouveau pont de Genes, une œuvre du célèbre architecte Renzo Piano. Le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, prononcera un discours et la patrouille acrobatique de l’armée de l’Air survolera la ville vers 16h30 GMT.
les familles des victimes absentes à l’inauguration du nouveau pont de Genes
« Nous ne serons pas présents à l’inauguration, nous ne voulons pas que la tragédie se termine en carnaval », a déclaré Egle Possetti, représentant du Comité des parents des victimes, qui a perdu dans cette tragédie sa sœur, son beau-frère et deux neveux.
« On peut faire une grande fête de ce genre si le pont a été détruit car il était vieux, qu’on en a construit un nouveau et que personne n’est mort », a-t-il ajouté.
D’après la mère d’une des 4 victimes françaises de la tragédie, l’ inauguration du nouveau pont de Genes, « c’est un peu trop, mais je m’y attendais un peu. L’Italie a tendance à faire de cette façon, estime Véronique Pouzadoux. C’est très festif, en grande pompe et j’ai l’impression qu’on oublie un peu que le pont est construit sur les ruines d’une catastrophe. »
Deux ans après, « la plaie reste ouverte. Je fais des cauchemars tout le temps », rajoute-t-elle. Ce nouveau pont est très bien pour les « Génois, mais pour nous ce sera toujours le symbole du fait que ce pont a été construit grâce à nos enfants. »
Les familles de victimes « se sont senties très seules et pour les Français c’est encore pire puisque nous n’étions que quatre, mon fils et trois de ses copains, explique Véronique Pouzadoux. C’est vrai qu’on nous a un peu oubliés, même beaucoup. On nous a juste incités à accepter d’être indemnisés pour qu’on n’entende plus parler de nous après. »
Selon elle, les familles de victimes n’ont pas vraiment eu le choix : « Quand on a commencé à être virulents on nous a dit que cela allait nous coûter des millions. C’est une torture que d’avoir accepté cette indemnisation. Ce n’est pas ce que je voulais ».
Par ailleurs, la bataille judiciaire contre la société Autostrade per l’Italia (Aspi) continue. En tant que gestionnaire de ce viaduc routier, elle est la principale accusée, car les familles des victimes qui reprochent un mauvais entretien du pont à la société.
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