Des manifestations anti Netanyahu ont rassemblé quelques centaines d’Israéliens le jeudi soir, devant la résidence officielle du Premier ministre à Jérusalem. Une manifestation pour réclamer le départ de Benyamin Netanyahu.
Depuis le soir du mardi 14 juillet 2020, Jérusalem connait l’une des plus intenses manifestations depuis des décennies. Des milliers de manifestants ont bloqué les principales artères de la capitale pendant des heures.
Ces manifestations ont repris jeudi devant la résidence officielle du Premier ministre à Jérusalem pour réclamer le départ de Benyamin Netanyahu. Deux principales raisons fondent ces manifestations anti Netanyahu. Il s’agit, d’une part, de la corruption du système et d’autre part, la crise économique entrainée par la pandémie du Covid-19.
Les affaires de corruption, principale raison des manifestations anti Netanyahu
Les manifestations organisées par le mouvement du Drapeau noir, dont la principale revendication est la démission immédiate du Premier ministre Benjamin Netanyahu sont principalement fondées sur son procès pour corruption. Le Premier ministre est, actuellement, jugé dans trois affaires de corruption. Il est accusé d’avoir reçu pour 700 000 shekels (180 000 euros) de cigares, champagnes et bijoux de la part de personnalités richissimes en échange de faveurs financières ou personnelles.
En effet, selon les enquêteurs, Benyamin Netanyahou aurait aussi tenté de s’assurer une couverture favorable par le plus grand quotidien payant d’Israël, le Yediot Aharonot. Et surtout, la justice le soupçonne d’avoir accordé des faveurs gouvernementales. Ces faveurs pourraient avoir rapporté des millions de dollars au patron de la société israélienne de télécommunications Bezeq en échange d’une couverture médiatique favorable d’un des médias du groupe, l’influent site Walla.
Comme le note Amir Fuchs, et relayé par le journal le Point, « là il s’agit de corruption pour obtenir une couverture de presse favorable. C’est sans précédent ». Mais à la corruption, s’ajoute la crise économique déclenchée par le coronavirus.
La crise économique déclenchée par le coronavirus et mauvaises gestion d’autres crises
Les conséquences économiques de la pandémie liée au coronavirus n’ont pas épargné le gouvernement Netanyahou. D’où le déclenchement de la crise économique.
En effet, pour Amit Tshizik, un travailleur social de Haïfa, le gouvernement est désormais déconnecté de la réalité du pays : « Nous voulons un gouvernement logique, qui ne manquera pas de respect à l’égard de ses citoyens, qui entendra ses souffrances et qui sera capable de gérer cette crise, comme c’est le cas dans le reste du monde. ».
Ceci montre également que les différentes crises et la manière dont le gouvernement les a gérées aient poussé un plus grand nombre d’Israéliens plus jeunes et plus en colère que dans un passé récent à descendre dans les rues de Jérusalem.
Si jusqu’à présent les manifestations anti-corruption n’avaient pas fragilisé la base électorale de Benyamin Netanyahu, peut-on en dire autant de ces nouvelles manifestations anti Netanyahu? En tout cas, la multiplication des griefs est une source d’inquiétude pour un Premier ministre dont la côte de popularité chute.