Il n’est pas faux de constater que souvent juste après un coup d’Etat, les Présidents déchus étaient facilement libres de s’exiler. Pour le cas malien, tous les arguments pour faire sortir le Président déchu IBK des mains de la junte semblent ne pas porter de fruits. Mais on se rappelle du récent cas Burkinabè où Blaise Compaoré a été rapidement accueilli par la Côte d’Ivoire.
Président déchu IBK doit rendre compte. Ce qui constitue la pomme de discorde entre les officiers proches d’IBK et les putschistes réunis au sein du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP).
Le refus de transférer le Président déchu IBK aux Emirats arabes Unis pour des soins
Pour les proches du Président, il faut que le Président soit transféré aux Emirats arabes Unis pour des soins. Ils soutiennent qu’il serait très affaibli et c’est l’endroit où il se fait soigner d’habitude. C’est donc dire que pour ses proches, les EAU restent à ce jour la destination privilégiée pour le Président déchu IBK.
La Turquie et deux capitales de la CEDEAO seraient également prêtes à l’accueillir. D’ailleurs, de sources dignes de foi, une mission de la CEDEAO devrait être prochainement déployée à Bamako à ce propos.
Cependant, la négociation pour son cercle proche ne semble pas marcher surtout le cas de son fils Karim. Ce dernier aurait joué un rôle catalyseur dans la crise. Jusqu’ici, on ne connait pas le sort réservé au Président déchu IBK.
Le sort d’IBK se complique : entre quitter le pays ou rendre compte
Si l’argument médical semble être accepté chez certains officiers putschistes, dans l’ensemble le CNSP reste divisé. Une partie soutient le maintien d’IBK sur le sol malien alors que le CNSP a appelé à un vaste audit des comptes de l’Etat ainsi que de plusieurs marchés publics.
Il s’agit pour le CNSP d’engager la responsabilité d’IBK afin qu’il fasse face à des poursuites judiciaires. Le CNSP fait allusion à deux dossiers principaux. L’acquisition du Boeing 737 présidentiel ainsi que des contrats d’équipements militaires au bénéfice des troupes maliennes. Or, plusieurs proches de l’ex-Président malien ont été cités dans ces dossiers.
Déterminé à aller jusqu’au bout, le CNSP a décrété, hier 19 août, la fermeture de l’ensemble des frontières terrestres et aériennes du Mali. Une manière d’empêcher toutes les personnalités impliquées de sortir du pays.
Il faut rappeler que le régime d’IBK est contesté depuis le début juin et la corruption du régime fait partie des raisons de ces manifestations. Que devenir après l’exercice des plus hautes fonctions au sommet de l’Etat ? Rendre compte ? Triste sort pour le Président déchu IBK.