mardi, février 18 2025

Un village du nord du Burkina Faso a été le théâtre d’un massacre perpétré par des hommes en tenue de l’armée nationale, selon les déclarations du procureur de Ouahigouya. Le bilan est lourd avec environ 60 personnes tuées et plusieurs autres blessées. Les auteurs présumés (jihadistes) ont emporté divers biens avant de s’enfuir.

Le procureur du tribunal de grande instance de Ouahigouya a annoncé avoir donné les instructions nécessaires pour élucider ces faits et interpeller toutes les personnes impliquées. Il a également lancé un appel à toutes les personnes qui disposeraient d’informations sur ces faits à les dénoncer.

Les auteurs présumés arboraient des tenues de l’armée nationale

Selon des habitants joints par l’AFP, des rescapés ont affirmé que plus d’une centaine de personnes à bord de motocyclettes et de pickup ont fait une descente dans le village de Karma. Des dizaines d’hommes et de jeunes ont été exécutés par des hommes vêtus de tenues militaires. Les survivants ont évoqué un bilan « avoisinant les 80 morts ».

Ce massacre est intervenu une semaine après la mort de six soldats et 34 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils de l’armée) tués lors d’une attaque de jihadistes présumés près du village d’Aorema, à une quinzaine de kilomètres de Ouahigouya.

Lire Aussi :  BURKINA FASO : FIN OFFICIELLE DES OPÉRATIONS DE LA TASK FORCE SABRE

Une spirale de violences jihadistes

Le village de Karma se trouve à une quarantaine de kilomètres de celui d’Aorema, proche de la frontière malienne, et attire de nombreux orpailleurs illégaux. Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d’Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s’est étendue au-delà de leurs frontières.

Les violences ont fait depuis sept ans plus de 10 000 morts, civils et militaires, selon des ONG, et environ deux millions de déplacés. Le président de transition du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un putsch en septembre 2022, a signé mercredi un décret de « mobilisation générale » d’une durée d’un an, permettant si besoin la réquisition des « jeunes de 18 ans et plus » pour aller lutter contre les jihadistes qui ensanglantent le pays.

 

La Rédaction

Previous

Intenses combats au Soudan : Khartoum se vide de ses habitants

Next

Digitalisation des entreprises : la CCI-Togo lance le projet Lon’ Kèlèw

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Voir Aussi

Ne Manquez Pas

Esclavage, colonisation et crimes contre l’Humanité : L’UA reconnaît enfin un génocide contre les peuples d’Afrique

Esclavage, colonisation et crimes contre l’Humanité : L’UA reconnaît enfin un génocide contre les peuples d’Afrique

Steven WILSON

Le 16 février 2025 restera une date clé dans l’histoire du continent africain. Lors de sa 38ᵉ session ordinaire à Addis-Abeba, la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de l’Union Africaine (UA) a adopté une résolution historique : la reconnaissance de l’esclavage, de la déportation et de la colonisation comme des crimes contre l’humanité […]

Conflit RDC-Rwanda : L’inaction de l’Union Africaine (UA) alimente les frustrations

Conflit RDC-Rwanda : L’inaction de l’Union Africaine (UA) alimente les frustrations

Investigateur Africain

Le sommet annuel de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba s’est achevé sur une note de crispation, marqué par l’absence de consensus autour du conflit meurtrier entre la RDC et le Rwanda. Alors que l’armée rwandaise, via les rebelles du M23, venait d’entrer à Bukavu, les espoirs d’une condamnation unanime du Rwanda ont été douchés. Seul […]

Retour en force : Dangote relance ses investissements industriels en Éthiopie

Retour en force : Dangote relance ses investissements industriels en Éthiopie

Investigateur Africain

L’homme d’affaires nigérian Aliko Dangote, déjà leader du ciment en Afrique, confirme sa stratégie d’expansion sur le continent avec un nouvel investissement massif en Éthiopie. Lors du sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, il a annoncé injecter 400 millions de dollars pour doubler la capacité de sa cimenterie à Mugher, au nord de la capitale. […]