lundi, octobre 21 2024

Hier jeudi 15 février, s’est tenue à Ouagadougou une réunion historique rassemblant les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES). L’objectif déclaré de cette réunion était de consolider les fondations de la confédération sahélienne en gestation, marquant ainsi une nouvelle étape dans l’intégration régionale. Cette rencontre revêt une importance capitale, survenant quelques semaines après l’annonce du retrait de ces trois pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

La mise en place d’une confédération entre ces trois pays pourrait avoir des répercussions importantes sur la stabilité régionale et les relations avec les partenaires internationaux. Quelles sont les implications géopolitiques et économiques de cette initiative pour le Sahel et ses voisins ? Comment les autres organisations régionales, telles que la Cédéao, réagissent-elles à cette évolution ? Cette organisation est-elle une réponse adéquate aux défis sécuritaires et économiques auxquels la région est confrontée

Avancées et perspectives de la Confédération Sahélienne

Sous la houlette du ministre burkinabè de la Défense, le général Kassoum Coulibaly, les délégations ministérielles des trois pays sahéliens ont exprimé leur ferme engagement en faveur de la création de la confédération. Ils ont souligné la nécessité de mettre en place les instruments, mécanismes et procédures nécessaires pour que cette alliance puisse fonctionner efficacement. Les discussions ont également abordé la question de l’architecture juridique de la future confédération, avec l’objectif de garantir le bien-être et la prospérité des populations sahéliennes.

Les ministres ont confirmé que le traité portant sur la création de la confédération prendrait en compte le retrait sans délai de la Cédéao, affirmant ainsi l’irréversibilité de leur décision. Cette démarche s’inscrit dans une volonté affirmée de se détacher d’une organisation régionale perçue comme éloignée de ses objectifs initiaux. Par ailleurs, l’idée d’une monnaie commune a été évoquée, témoignant des ambitions économiques et politiques des pays sahéliens dans la consolidation de leur intégration régionale.

Lire Aussi : RENFORCEMENT DES LIENS ENTRE LE NIGER ET LE MAROC : VERS UNE ALLIANCE STRATÉGIQUE ?

Réactions et oppositions au projet de Confédération

Cependant, toutes les voix ne s’accordent pas sur ce projet de confédération sahélienne. Des critiques émergent, notamment de la part de certaines figures de l’opposition politique et de la société civile. Ismaël Sacko, membre de la plateforme d’opposition Appel du 20 février, remet en question la légitimité de l’Alliance des États du Sahel, affirmant que cette initiative n’a pas été soumise à un référendum populaire et que la population n’a pas été consultée.

Cette opposition souligne les défis démocratiques et les questions de légitimité qui entourent le processus de création de la confédération. En dépit de ces critiques, les ministres de l’Alliance des États du Sahel maintiennent le cap, déterminés à poursuivre leur vision d’une intégration régionale renforcée.

La création de cette confédération représente un nouveau chapitre dans l’histoire politique et économique de la région sahélienne, avec des implications majeures pour l’avenir de ses États membres et de l’Afrique de l’Ouest dans son ensemble.

 

Tony A.

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