lundi, décembre 2 2024

En République Centrafricaine, la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) est confrontée à un moment critique. Cela résulte des divisions internes qui reviennent au premier plan, notamment autour de la figure éminente de François Bozizé. Autrefois force unificatrice au sein du PCC, le leadership de Bozizé est désormais sous surveillance et confronté à des défis évidents de la part des principaux dirigeants rebelles.

Créé en décembre 2020 pour contrecarrer la candidature à la réélection du président Touadéra, le CPC a connu ces derniers mois une division croissante au sein de ses rangs. La principale cause de cette discorde interne réside dans les divergences et les désaccords entre les principaux commandants rebelles du CPC. Certains d’entre eux ont choisi d’exprimer ouvertement leur mécontentement quant au rôle de Bozizé dans la coalition.

Bozizé en sérieuse perte d’influence

Les allégations d’un engagement militaire et financier insuffisant, ainsi que l’accent mis sur leurs zones d’influence et leurs intérêts économiques individuels, ont été au cœur de débats houleux au sein du CPC entre les principaux dirigeants de factions, tels qu’Ali Darassa de l’UPC, Noureddin Adam. du FPRC, et Sembé Bobbo des 3R.

Le point commun entre ces dirigeants est le mécontentement croissant à l’égard de François Bozizé. Le coordinateur du PCC, aujourd’hui âgé de 77 ans, voit son autorité décliner depuis son départ forcé du Tchad vers Bissau en mars dernier. Il existe un plan clair pour remplacer son leadership, et cet effort a inclus une diabolisation publique. Dans certains cas, ces dirigeants sont allés jusqu’à critiquer et diaboliser publiquement Bozizé, soulignant leur réticence à suivre ses directives.

Les défis internes du PCC n’ont fait que s’intensifier avec le récent départ du MPCR de Mahamat Al-Khatim, choisissant de revenir à l’Accord de Khartoum et de s’engager dans un processus de désarmement. Cette décision souligne le manque de cohésion au sein du CPC et suggère que certains membres pourraient explorer des voies alternatives, sapant encore davantage l’autorité de Bozizé.

Lire Aussi : MANIPULATION CONSTITUTIONNELLE EN CENTRAFRIQUE : TOUADÉRA CHERCHE-T-IL À S’ACCROCHER AU POUVOIR INDÉFINIMENT?

Vers un retour à la normale ?

Au milieu de ces divisions internes, la Représentante spéciale de l’ONU, Valentine Rugwabiza, a avancé l’idée d’un « dialogue inclusif ». Cette proposition a suscité des réactions variées. Certains y voient une option séduisante, d’autant plus que la perspective de renverser le président Touadéra par des moyens armés s’est éloignée ces derniers mois. D’autres restent cependant sceptiques, citant des promesses non tenues suite à l’accord de Khartoum de 2019.

L’influence décroissante de François Bozizé est également évidente dans les divisions au sein de son propre parti, le KNK. A Bangui, une faction soutenue par les autorités soutient le programme du président Touadéra, tandis qu’à Paris, un comité ad hoc distinct formé par plusieurs responsables du parti a exprimé son intérêt pour la proposition de dialogue de l’ONU. Cette position a provoqué des répercussions au sein du parti, car elle n’avait pas été discutée au préalable. Le parti est sur le point de choisir un nouveau secrétaire général, poste laissé vacant depuis le décès de Jean-Eudes Teya en septembre 2022.

Alors que l’unité du CPC s’affaiblit, les implications plus larges pour le paysage politique de la République centrafricaine restent incertaines. La perspective du maintien à la tête de la coalition de François Bozizé et de sa capacité à diriger la coalition est désormais mise en doute. Les luttes internes du CPC pourraient avoir un impact significatif sur l’avenir du pays, modifiant potentiellement la dynamique d’un pays déjà confronté à des années de conflit et d’instabilité politique.

Tony A.

Previous

Niger : Que devient Bazoum depuis sa destitution ?

Next

Présidentielle à Madagascar : l'opposition menace le scrutin de Boycott

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Voir Aussi

Ne Manquez Pas

Presidentielle

Ghana : les candidats à la présidentielle s’engagent pour la paix avant les élections

Tony AMETEPE

Au Ghana, les candidats à la présidentielle ont signé jeudi 28 novembre un pacte dans lequel ils s’engagent à préserver la paix, avant, pendant et après les élections du 7 décembre prochain. Ils s’engagent aussi à accepter les résultats de ces élections. Le pacte de paix a été signé par le vice-président Mahamudu Bawumia du […]

Diomaye Faye

Sénégal : Bassirou Diomaye Faye demande le retrait des troupes françaises

Tony AMETEPE

Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a demandé, jeudi 28 novembre, le départ des militaires français de son pays. Cette décision s’inscrit dans le cadre des engagements de campagne de son parti le Pastef. Elle vise à renforcer la souveraineté et l’indépendance du Sénégal. Lors de sa déclaration, le président sénégalais a exprimé des doutes […]

Tchad

Le Tchad met fin à ses accords de coopération de défense avec la France 

Tony AMETEPE

Le ministre des affaires étrangères Abderaman Koulamallah du Tchad, a annoncé, jeudi 28 novembre, la fin des accords de coopération de sécurité et de défense avec la France. L’annonce a été faite quelques heures après la visite de son homologue français Jean-Noël Barrot. « Le Gouvernement de la République du Tchad informe l’opinion nationale et internationale […]