Un village du nord du Burkina Faso a été le théâtre d’un massacre perpétré par des hommes en tenue de l’armée nationale, selon les déclarations du procureur de Ouahigouya. Le bilan est lourd avec environ 60 personnes tuées et plusieurs autres blessées. Les auteurs présumés (jihadistes) ont emporté divers biens avant de s’enfuir.
Le procureur du tribunal de grande instance de Ouahigouya a annoncé avoir donné les instructions nécessaires pour élucider ces faits et interpeller toutes les personnes impliquées. Il a également lancé un appel à toutes les personnes qui disposeraient d’informations sur ces faits à les dénoncer.
Les auteurs présumés arboraient des tenues de l’armée nationale
Selon des habitants joints par l’AFP, des rescapés ont affirmé que plus d’une centaine de personnes à bord de motocyclettes et de pickup ont fait une descente dans le village de Karma. Des dizaines d’hommes et de jeunes ont été exécutés par des hommes vêtus de tenues militaires. Les survivants ont évoqué un bilan « avoisinant les 80 morts ».
Ce massacre est intervenu une semaine après la mort de six soldats et 34 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils de l’armée) tués lors d’une attaque de jihadistes présumés près du village d’Aorema, à une quinzaine de kilomètres de Ouahigouya.
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Une spirale de violences jihadistes
Le village de Karma se trouve à une quarantaine de kilomètres de celui d’Aorema, proche de la frontière malienne, et attire de nombreux orpailleurs illégaux. Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d’Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s’est étendue au-delà de leurs frontières.
Les violences ont fait depuis sept ans plus de 10 000 morts, civils et militaires, selon des ONG, et environ deux millions de déplacés. Le président de transition du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un putsch en septembre 2022, a signé mercredi un décret de « mobilisation générale » d’une durée d’un an, permettant si besoin la réquisition des « jeunes de 18 ans et plus » pour aller lutter contre les jihadistes qui ensanglantent le pays.
La Rédaction