dimanche, octobre 6 2024

Plus de mystère, il y a bel et bien la présence de groupes djihadistes au Ghana. Le Ghana, connu pour sa stabilité politique et sa réputation de havre de paix en Afrique de l’Ouest, est désormais confronté à une nouvelle réalité alarmante : la montée du terrorisme. Alors que les groupes djihadistes étendent leur emprise dans la région ouest africaine, le pays est devenu une cible potentielle, suscitant des inquiétudes croissantes tant au niveau national qu’international.

Ces dernières années, l’Afrique de l’Ouest a été le théâtre d’activités terroristes perpétrées par des groupes tels que Boko Haram au Nigeria et Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) au Sahel. Cependant, le Ghana a longtemps été épargné par ces violences, ce qui lui a valu une réputation enviable de pays pacifique et sécurisé. Cependant, cette image idyllique est aujourd’hui mise à l’épreuve alors que les groupes djihadistes cherchent à étendre leur influence et à établir une présence durable au cœur même du Ghana. Quelle est l’ampleur de la menace terroriste au Ghana ? Aussi quels sont les facteurs qui contribuent à cette montée en puissance des groupes djihadistes au Ghana et les défis auxquels le pays est confronté pour y faire face ?

Une présence des groupes djihadistes au Ghana

En matière de terrorisme, le Ghana n’est plus une exception dans la région ouest africaine. Contrairement au passé, il attise aujourd’hui la convoitise de plusieurs groupes terroristes qui depuis peu commence par marquer de plus en plus leur présence dans le pays. Il s’agit notamment des mouvements comme le Jnim (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) ou l’EIGS (l’État islamique dans le Grand Sahara).

Cette présence des djihadistes au Ghana est confirmée par le chercheur ivoirien Arthur Banga dans sa note d’analyse sur l’implantation des groupes terroristes au nord du Ghana pour l’Institut de relations internationales et stratégiques. « Aujourd’hui, le Ghana fait partie des ambitions des groupes stratégiques des groupes terroristes, notamment du JNIM, qui n’a pas hésité à confier la mission à Jafar Dicko, le frère de Malam Dicko, qui est le premier vrai chef terroriste du Burkina Faso. Il a pour mission, justement, d’implanter les groupes au Ghana, au Togo. Donc aujourd’hui, on est passé d’une zone de repli, d’une zone de transit, à une zone opérationnelle en quelque sorte », a indiqué le chercheur.

De manière plus explicite, les djihadistes au Ghana avaient déjà fait des missions exploratrices dans le pays. Depuis le début des années 2016-2017, ils avaient décidé, de faire du Ghana une zone de transit avant de le transformer ces derniers mois en zone opérationnelle. Par ailleurs, l’ampleur de cette menace grandissante de djihadistes au Ghana a été mise en évidence récemment par plusieurs incidents. Des attaques sporadiques perpétrées par des extrémistes ont secoué le pays, semant la panique parmi la population et suscitant une profonde préoccupation quant à l’avenir de la sécurité nationale. Ces attaques, bien que limitées pour le moment, ont suffi à ébranler le sentiment de tranquillité qui régnait autrefois dans cette région nord du Ghana.

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Une menace à prendre en compte sérieusement

« Le Nord, c’est la zone la plus pauvre du Ghana. Les routes sont quasiment impraticables. Le chômage des jeunes est beaucoup plus élevé dans les zones du nord du Ghana qu’ailleurs. Ensuite, il y a une question ancienne de chefferie : il y a beaucoup de conflits fonciers, de conflits autour des chefs de tribu ou des chefs de village dans cette zone, qui opposent des sous classes de tribus. Et tout ça est parfaitement exploité par les groupes terroristes », a également expliqué Arthur Banga.

Et d’alerter, « Ils recrutent déjà. Le Ghana est déjà une terre de recrutement. On a retrouvé des Ghanéens en Libye, également au Mali, en train de faire des attentats. Donc les groupes recrutent déjà au Ghana depuis des années ». Face à cette alerte, le gouvernement ghanéen par le biais de son ministre de la Défense entend venir par tous moyens à bout de cette incrustation des djihadistes au Ghana. Par conséquent la réponse serait avant tout la nécessité de renforcer la réponse sociale avant d’appliquer une solution militaire. Sur ce dernier point des actions certes seraient prolifique.

Face à cette nouvelle réalité, les autorités ghanéennes sont confrontées à un défi sans précédent. La lutte contre le terrorisme exige une approche globale, allant de la collecte de renseignements à l’application de mesures de sécurité renforcées, en passant par la coopération internationale. Le Ghana, en partenariat avec d’autres pays de la région et la communauté internationale, doit désormais se mobiliser pour faire face à cette menace insidieuse et protéger la stabilité qui a longtemps caractérisé le pays.

 

Tony A.

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