Le Mali, pays d’Afrique de l’Ouest, a récemment organisé dimanche dernier, un référendum constitutionnel dans le but de répondre aux multiples crises qui ont secoué le pays ces dernières années. Le référendum a été perçu comme une occasion de faire face aux défis socio-politiques et économiques auxquels le pays est confronté. Et surtout d‘opérer une refondation de l’État.
Cependant, depuis la proposition du projet de nouvelle Constitution émise par les autorités de transition, certaines voix critiques ont remis en question la pertinence de ce processus, suggérant qu’il pourrait être une simple distraction des enjeux réels. Cette question soulève un débat crucial sur l’efficacité et la légitimité des autorités ayant organisé ce référendum constitutionnel au Mali. Aussi, le référendum constitutionnel, comme plusieurs autres rendez-vous électoraux dans le pays a connu une participation estimée à 28% selon la Mission d’observation des élections au Mali. Pour l’instant, ni le gouvernement, ni l’Autorité indépendante de gestion des élections n’ont encore communiqué sur ce scrutin, pas même sur le taux de participation.
Le referendum, un nouveau départ
Depuis 2012, le Mali a traversé une période tumultueuse marquée par plusieurs crises, notamment politiques, sécuritaires et socio-économiques. Le pays a été confronté à des mouvements séparatistes dans le nord, à des attaques terroristes perpétrées par des groupes armés, ainsi qu’à des tensions politiques internes.
Ces crises ont eu un impact dévastateur sur la stabilité et le développement du pays, entraînant des pertes humaines, des déplacements massifs de populations et une détérioration de la situation socio-économique. Les récents bouleversements liés aux doubles coups d’État ont aussi rajouté une couche.
Face à ces crises multiples, les autorités maliennes de la transition ont cherché des solutions pour rétablir la stabilité et répondre aux aspirations de la population. Le référendum constitutionnel a été proposé comme une réponse aux défis majeurs auxquels le pays est confronté suite au dialogue national. Les motivations principales derrière l’organisation de ce référendum incluent la consolidation du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire, afin de garantir une meilleure gouvernance et une plus grande efficacité dans la gestion des crises sécuritaires et le développement socio-économique.
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Des opinions divergentes
Pour l’opposition malienne, le référendum constitutionnel du 18 juin dernier est purement un échec. Cela confirme selon elle, le caractère jugé illégitime de ce scrutin référendaire, car organisé par des autorités issues de deux coups d’État et non élues. De plus dans l’organisation, il a malheureusement été recensée une longue liste d’incidents sécuritaire qui ont empêché la tenue du vote dans de nombreuses parties du territoire. C’est le cas notamment dDes communes du centre ou encore à Kidal, dans le Nord, fief des ex-rebelles indépendantistes.
« Ça a été un véritable fiasco. Le taux de participation : on n’a pas encore de chiffre officiel, mais les observateurs sont unanimes pour dire que ça n’atteint pas les 30%. C’est un rejet qui a été carrément caractérisé par le taux d’abstention. Et je ne sais pas par quel miracle on pourrait imposer un projet taillé sur mesure au peuple entier. Si c’était un test, ça a été un fiasco, et les autorités de la Transition devraient en tirer les conséquences. Il y a des endroits où le vote n’a pas été possible et ça, ça veut dire que ça a vraiment été un échec », a décrié Cheik Mohamed Cherif Koné, coordinateur général de l’Appel du 20 février.
La perception est totalement différente du côté des soutiens de la transition. « L’organisation de ce scrutin est spectaculaire. Nous n’avons jamais constaté une élection aussi bien organisée au Mali. Nous sommes vraiment satisfaits, honorés et fiers de ce qui vient de se passer au Mali. C’est plus qu’un succès, c’est une victoire. La victoire du peuple malien et de la souveraineté du Mali. Nous ne nous référons pas aux résultats des observateurs, qui sont pour la plupart restés à Bamako. Ils n’ont pas été partout », a affirmé Aboubacar Sidick Fomba, président du parti Alliance démocratique du peuple malien (ADEPM).
Tony A.