Au Mali, l’affaire Wagner n’a pas fini de faire parler d’elle. Cette fois ci, la junte au pouvoir est soupçonnée d’être sous le joug de la société Wagner. C’est-à-dire qu’elle subit de leur part, toutes sortes d’impositions en contrepartie d’une aide pour écarter la menace terroriste du pays. C’est ce qu’a fait savoir le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
De plus, les efforts de la junte pour apporter une protection aux populations sont remis en cause. L’armée malienne est surtout accusée d’exactions et autres sur les civiles. Cette nouvelle intervention médiatique française n’est pas sans conséquences sur les relations entre Paris et Bamako. Ces derniers mois, elles se sont sérieusement détériorées et sont actuellement au point mort.
La junte au pouvoir, complice et coupable
Selon Jean-Yves Le Drian, la junte malienne est autant responsable des graves exactions commises dans le centre du pays par les militaires maliens et les miliciens présumés du groupe russe Wagner. Les dernières ont été recensées dans le cercle de Koro, dans la région de Mopti, la semaine dernière. Environ douze à quinze civils peuls sont morts sous l’assaut des soldats maliens et les combattants russes.
Et jusque-là les enquêtes menées par les Nations unies et Human Rights Watch le prouvent. « Tous les éléments que nous avons, y compris les ONG qui ont enquêté sur le sujet, y compris les Nations unies, montrent que finalement la présence de Wagner au Mali, c’est quoi ? C’est des exactions et la limitation des libertés publiques », affirmé le ministre français des Affaires étrangères.
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Un paiement sur les ressources propres du Mali
Dans son intervention, a par ailleurs dénoncé la contrepartie de la supposée présence de Wagner au Mali. « C’est le nouvel autoritarisme qui fait que la junte au pouvoir est prise un peu en otage aussi sur ces points par la force Wagner. Donc Wagner, qui était réputée devoir être une force de libération, c’est une force d’exaction et de prédation. Et en plus, ils se servent sur les ressources propres du Mali. C’est pour ça que c’est très grave », a-t-il rajouté.
La légitimité de la junte est aussi fortement critiquée par le ministre français. « Ce gouvernement n’a aucune légitimité. C’est un gouvernement issu d’un coup d’État et c’est un gouvernement qui, pour l’instant, ne met pas en place les formes de reconnaissance légitime qu’il pourrait avoir du peuple malien », a-t-il déploré.
En conséquence, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le travail se fera en collaboration avec les autres Etats concernés et la Cédéao. Il s’agira surtout d’une réarticulation complète du dispositif français et du dispositif européen.
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