L’Afrique de l’Est, est la région la plus touchée par l’insécurité alimentaire. Depuis des décennies, le continent africain est confrontée à des problèmes récurrents liés à la disponibilité, à l’accessibilité et à l’utilisation adéquate des ressources alimentaires. Malheureusement, ces défis ont atteint un niveau record, faisant planer une ombre menaçante sur la stabilité de la région et mettant en péril le bien-être de ses habitants.
Pour trouver des solutions efficaces et adaptées à cette insécurité alimentaire, Chefs d’État, hauts responsables, experts ou encore jeunes représentants de la société civile se sont réunis à Rome hier lundi 24 Juillet 2023. C’était pour le deuxième sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires. Ce sommet Convoqué par le Secrétaire général des Nations Unies, est la continuation du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires de 2021 organisée par l’Italie, en collaboration avec les agences des Nations Unies basées à Rome (FAO, FIDA, PAM), le Centre de coordination des systèmes alimentaires des Nations Unies et le système des Nations Unies au sens large.
Une insécurité alimentaire nourrie par plusieurs facteurs
Selon Alessandro Constantino, économiste à l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, bien que l’insécurité alimentaire touche le monde dans sa globalité, elle affecte sévèrement l’Afrique. C’est à dire 281 millions de personnes en sont concernés surtout dans la corne de l’Afrique. Et plus que jamais, elle a atteint un niveau véritablement inquiétant.
« Actuellement, l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Est s’élève à un niveau record. Cela est dû à la sécheresse prolongée », a expliqué Alessandro Constantino. « L’agriculture ne bénéficie pas assez d’investissements. Des terres cultivées jusqu’aux rayons des supermarchés, nous avons de faibles rendements parce qu’il n’y a pas assez de mécanisation. Et par ailleurs, ces pays n’utilisent pas assez de semences améliorées. Ensuite, la pandémie de Covid-19 a mis à nu la fragilité de la chaîne froid en Afrique et beaucoup de denrées périssables ont été perdues pendant la crise », a-t-il ajouté.
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Des pistes de solutions à explorer
Pour apporter une aide conséquente aux populations, face à l’insécurité alimentaire les agences onusiennes ont un besoin financier de l’ordre de deux milliards et demi par an. Malheureusement cette somme est difficile à rassembler en raison de la multiplication des situations d’urgence auxquelles les agences onusiennes sont souvent confronte1es. On peut citer par exemple la distribution ou encore à réhabilitation des infrastructures agricoles détruites par les inondations dans les régions touchées en Afrique de l’Est.
« Dans la région, environ 4 millions de tonnes de céréales sont perdues chaque année. Cela pourrait être évité si ces pays construisaient des silos ou des réservoirs de stockage, au moment de la saison des pluies. De cette manière, nous éviterions ces pertes et pourrions ainsi nourrir environ 30 millions de personnes », suggère Alessandro Constantino. Il estime également que le développement d’un secteur agricole durable, serait aussi bénéfique pour agir en faveur d’un avenir plus sûr et plus prospère pour l’Afrique de l’Est.
Pour rappel, le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires se déroule du 24 au 26 juillet 2023 au siège de la FAO.
Sandrine A.