Le départ des troupes américaines du Niger est désormais une réalité. Après des années de coopération militaire et de lutte contre le djihadisme dans la région, le premier contingent de soldats américains a quitté la base de Niamey, avec seulement 200 militaires restant sur la base 201 à Agadez. Cette décision marque une étape significative dans la réorganisation des forces américaines en Afrique.
Ce départ des troupes américaines intervient dans un contexte de rapprochement entre le Niger et la Russie, un développement géopolitique qui n’est pas passé inaperçu à Washington. Les États-Unis ont longtemps considéré leur présence au Niger comme un rempart contre l’influence croissante de la Russie et d’autres puissances étrangères dans la région.
Une base à cent millions de dollars
La base 201 d’Agadez, construite à un coût de plus de 100 millions de dollars, est une infrastructure stratégique majeure pour les États-Unis dans la région du Sahel. Cette base, située au centre du Niger, a été un point central pour les opérations de surveillance et de lutte contre le terrorisme. Avec les derniers soldats américains sur le départ, cette base sera bientôt cédée à la junte nigérienne.
La construction de la base 201 était un investissement massif du Pentagone, destiné à renforcer la capacité des États-Unis à mener des opérations dans cette région instable. Les 200 militaires encore présents à Agadez partiront à la mi-septembre, conformément à l’accord signé avec la junte au pouvoir. Avant de partir, les États-Unis prévoient de vider la base de tout matériel sensible, ne laissant derrière eux que les structures physiques.
Une nouvelle donne géopolitique
Le retrait des troupes américaines intervient dans un contexte géopolitique complexe. Le Niger, sous la direction de la junte militaire, a montré des signes de rapprochement avec la Russie, remettant en question les alliances traditionnelles et les partenariats de sécurité dans la région. Ce changement d’alliances pourrait avoir des implications significatives pour la stabilité et la sécurité du Sahel.
Dimanche soir, le général américain Ken Ekman était à Niamey pour superviser le départ des troupes américaines de la base 101 dans la capitale. Ce départ marque la fin d’une ère de coopération militaire intensive entre les États-Unis et le Niger. Depuis le début des opérations de retrait des troupes américaines, plus de 700 soldats ont quitté le pays, emportant avec eux des tonnes de matériel, y compris des hélicoptères et des drones.
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Perspectives et conséquences
Le départ des troupes américaines du Niger soulève des questions sur l’avenir de la lutte contre le djihadisme dans la région. Les bases américaines ont été des éléments clés dans les efforts internationaux pour contenir et combattre les groupes terroristes opérant au Sahel. La cession de la base d’Agadez à la junte nigérienne pourrait modifier l’équilibre des forces locales et régionales, avec des conséquences potentiellement importantes pour la sécurité.
Le Pentagone, conscient de la sensibilité de la situation, s’assure que le matériel militaire américain ne tombe pas entre de mauvaises mains. Cependant, l’incertitude demeure quant à l’utilisation future de ces bases par le nouveau pouvoir nigérien et ses alliés potentiels.
Le retrait des forces américaines du Niger marque une transition majeure dans la politique de sécurité des États-Unis en Afrique. Alors que les derniers soldats se préparent à quitter le pays, la région se retrouve à un tournant, avec des défis sécuritaires et géopolitiques qui restent à relever.
Tony A.