En Afrique du Sud, les tendances de xénophobie se font toujours présentes. L’on assiste à une recrudescence du sentiment anti-étrangers. Alors au cours d’une session de question-réponse avec le président Cyril Ramaphosa, la question a été de nouveau évoquée par les parlementaires.
Le phénomène de xénophobie en Afrique du Sud n’est pas nouveau. Il faut le rappeler, en 2008, le pays a connu une vague d’attaques contre des réfugiés et des migrants. Résultats, plus de 60 personnes auraient été tuées et des milliers déplacés. Le parti présidentiel est surtout incriminé par les partis d’opposition de nourrir ce sentiment xénophobe dans ses rangs.
De la xénophobie dans les rangs du parti présidentiel
Pour plusieurs partis de l’opposition, le problème de l’immigration clandestine en Afrique du Sud est mal résolu par le pouvoir en place. Malheureusement, le gouvernement ne prend pas les mesures adéquates. Et les membres du parti du président Ramaphosa semblent privilégier plutôt la voie de la xénophobie. Ce qui est inacceptable.
Dans plusieurs interventions des cadres du Congrès national africain (ANC), les migrants illégaux sont ciblés comme auteur de tous les maux. En gros les principaux fauteurs de troubles. C’est à dire les boucs émissaires de l’incapacité des autorités sud-africaines dans de nombreux domaines.
« Monsieur le président, au lieu de résoudre les problèmes, votre parti pointe les gens du doigt. Votre silence sur ce sujet implique que vous validez cette politique du bouc-émissaire contre les étrangers », a pour sa part interpellé John Steenhuisen, le leader du parti l’Alliance démocratique (DA), premier parti d’opposition.
Lire Aussi : VIOLENCES SEXUELLES EN AFRIQUE DU SUD : « CELA DOIT CESSER ! », MARTÈLE LE PRÉSIDENT RAMAPHOSA
Des mesures progressives
Dans sa défense devant les parlementaires, le président Ramaphosa a estimé que des solutions sont mises en œuvre contre l’immigration clandestine. Toutefois, leurs effets seront progressifs. Pour ce qui est des actes de xénophobie dans son camp, des actions sont posées pour y mettre fin. Car ces comportements qui empiètent véritablement sur la stabilité et le caractère hôspitalié du pays.
« Nous ne sommes pas un pays xénophobe, et les responsables du parti que je dirige ne sont pas non plus xénophobes. Notre politique étrangère est admirée à travers le monde car nous avons pris des mesures progressives », a rassuré Cyril Ramaphosa.
« La migration est une question de développement importante au sein de l’Union africaine et de la Communauté de développement de l’Afrique australe, et même dans le monde entier. En conséquence, il figure dans les engagements bilatéraux entre l’Afrique du Sud et d’autres pays africains », a-t-il renchéri. Par ailleurs, il promet un meilleur contrôle des frontières.
Sandrine A