En ce lieu emblématique du savoir, au Sénégal, l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) à Dakar retient son souffle. La crainte d’une année blanche plane comme une ombre sur les aspirations de milliers d’étudiants assoiffés de connaissance. L’institution autrefois fière de son rôle de phare académique se retrouve aujourd’hui à un carrefour crucial.
Alors les étudiants de l’Ucad à Dakar retiennent leur souffle, les enseignants quant à eux s’interrogent, et les familles restent dans l’expectative. Est-ce le début d’une année blanche à l’Ucad ? Les couloirs universitaires résonnent d’incertitudes, et c’est une question qui dépasse largement les enceintes de l’institution. C’est un enjeu qui touche à l’Avenir de milliers d’étudiants sénégalais.
La réouverture du campus de l’Ucad à Dakar repoussée
Au sein des murs de l’Ucad à Dakar, la question brûlante du calendrier de la reprise des cours en présentiel est au centre de toutes les attentions. Et pour favoriser d’ailleurs cette reprise, un rendez-vous crucial doit se tenir à la fin d’octobre 2023. Cependant, la direction de la cité universitaire a fait part de sa décision de repousser l’heure tant attendue de la réouverture du campus.
Ce lieu de résidence pour une grande majorité des 85 000 étudiants selon l’administration de la cité universitaire, va réouvrir jusqu’ au début de l’année 2024. Cette décision de différer la date de réouverture de son campus est mal vécue par les étudiants qui la considère comme une grande injustice. Car cinq longs mois se sont écoulés depuis que leur établissement a été fermé, à la suite des vives manifestations déclenchées par la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko, en ce début du mois de juin.
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Une injustice flagrante
Pour les étudiants de l’Ucad à Dakar, ce nouvel ajournement de la rentrée est perçu comme une mesure inacceptable. « Nous sommes l’avenir de ce pays et l’année universitaire doit être sauvée par tous les moyens, lance-t-il au micro de notre correspondante à Dakar, Léa-Lisa Westerhoff. L’étudiant sénégalais n’a plus d’espoir de rester dans un pays où les universités sont fermées. En Ukraine, où il y a la guerre, l’université de Kiev n’a pas été fermée. Mais au Sénégal, pour une situation politique, on veut fermer les universités. C’est déplorable », a fait savoir Ala Khane, président de l’amicale de la faculté de lettres et de sciences humaines.
Il espère par-dessus tout qu’une année blanche serait évitée et que le campus va reprendre fonction au profit des étudiants. « L’université ne doit pas être fermée pour des raisons politiques. Nous appelons toutes les universités du Sénégal à s’unir comme un seul homme et à défendre la cause étudiante », a-t-il appelé.
Selon la direction de l’Ucad à Dakar, la décision de laisser le campus universitaire fermé 7 mois, est soutenue par la nécessité de mener des travaux de rénovation et de mettre en place des aménagements sécuritaires. C’est-à-dire l’installation de dispositifs sécuritaires adéquats.
Sandrine A