La scène politique tchadienne est agitée suite à l’annonce de la candidature de Mahamat Idriss Déby à l’élection présidentielle du 6 mai prochain. Cette décision, bien que prévisible pour certains, constitue un revirement surprenant par rapport à l’engagement initial de Déby de rendre le pouvoir aux civils à l’issue des élections.
Cette promesse non tenue suscite une vague de réactions mitigées, alimentant les critiques de l’opposition. Pour de nombreux observateurs politiques, la déclaration de candidature de Mahamat Idriss Déby n’est pas une surprise, mais plutôt une confirmation de ce qui était pressenti depuis le début de la transition. L’opposition, quant à elle, dénonce vivement cette volte-face, qualifiant la promesse de départ de Déby de « leurre ».
La déception de l’opposition face à une promesse non tenue de Mahamat Idriss Déby
Pour Neatobei Bidi Valentin, membre du Groupe de concertation des acteurs politiques, la décision de Déby de se présenter à la présidentielle confirme ses suspicions quant à ses véritables intentions. Il souligne le non-respect de la parole donnée, mettant en lumière le sentiment de trahison ressenti par une partie de la population tchadienne.
Certains membres de l’opposition estiment que l’Union africaine a été « grugée » par Mahamat Déby, qui avait pourtant promis de respecter les résolutions du dialogue national et les recommandations de l’UA de ne pas participer à l’élection présidentielle. Cette désillusion face au non-respect des engagements politiques souligne les défis auxquels est confrontée la transition politique au Tchad. Une démarche compromettant ainsi la crédibilité des institutions nationales et internationales.
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Les arguments en faveur de la candidature de Déby
Malgré les critiques, les partisans de Mahamat Idriss Déby défendent sa candidature. Ils mettent en avant sa gestion de la transition et le respect des procédures constitutionnelles. François Ndjékombé, représentant de l’Union sacrée pour la république, souligne que Déby a su mener la transition de manière efficace, conformément aux résolutions du dialogue national. Il insiste sur le caractère souverain de la décision prise par les Tchadiens lors du dialogue national inclusif, rejetant ainsi les critiques de l’opposition.
Ndjékombé appelle également l’Union Africaine à soutenir le retour à l’ordre constitutionnel au Tchad, arguant que les barrières quant à la candidature des dirigeants de la transition ont été levées lors du dialogue national. Mahamat Idriss Déby bénéficie aussi du soutien du parti de son père, le MPS, ainsi que d’une coalition regroupant un nombre impressionnant de partis politiques et d’organisations de la société civile.
Malgré les controverses, sa candidature semble désormais inévitable, alors que le dépôt des candidatures débute dans les prochains jours.
Tony A.