vendredi, juillet 26 2024

Au Soudan, la révolte contre le putsch du général Al Burhan continue de faire son bonhomme de chemin. Dans le même temps la junte au pouvoir continue elle aussi de museler par tous moyens, les opposants au coup d’Etat du 25 octobre dernier. Mais la rue se montre plus que résistante aux manœuvres d’intimidation et de dissuasion.

Alors, outre la répression violente des manifestations, on assiste surtout à une nouvelle vague d’arrestations arbitraires. Celle-ci touche principalement les figures politiques. Qu’il s’agisse des membres des comités de résistance, des défenseurs des droits de l’homme, les avocats et journalistes, les participants à cette révolte contre le putsch sont interpellés.

Des acteurs clés de la révolte contre le putsch arrêtés

Ces derniers jours, plusieurs représentants de partis politiques sont traqués et arrêtés par les militaires au pouvoir. Il s’agit essentiellement de ceux qui avaient été écartés du pouvoir par le coup d’État mené par le général Abdel Fattah al-Burhane. Bien qu’ils aient déjà été arrêtés au moment du putsch, puis relâchés sous la pression internationale, ils subissent à nouveau l’acharnement des militaires.

C’est le cas notamment de Wagdi Saleh, un membre des forces pour la liberté et le changement, accusé par les autorités de « corruption ». Il aurait été arrêté transféré à la prison d’Oumdurman après avoir été convoqué par police. L’ancien ministre du gouvernement civil, Khalid Omar Yousif, a lui aussi été arrêté sans raisons évidentes en pleine réunion au siège de son parti politique, le Congrès soudanais.

Des manifestations toujours sanglantes

Depuis le début de la révolte contre le putsch du général, des manifestations ont eu lieu et continuent dans plusieurs villes du pays. Comme à l’accoutumé, pour stopper leur avancée vers le palais présidentiel, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et tirs à balles réelles.

En seulement trois mois plusieurs soudanais ont donné de leurs vies malgré le caractère pacifique de leur soulèvement. Malheureusement on dénombre plus de 2 000 manifestants et 79 blessés. On peut y lire dans cette nouvelle démarche des militaires un profond désir de mettre fin au plus vite à cette révolte contre le putsch. Ceci afin de pouvoir régner véritablement. Vont-ils y parvenir ? La rue cèdera-t-elle de sitôt ? Le suspense reste maintenu.

Lire aussi:  CONFISCATION DU POUVOIR AU SOUDAN : LA MOBILISATION CONTRE LE PUTSCH SE DURCIT

 

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