lundi, octobre 14 2024

Ce mercredi, se tient en Guinée, un évènement historique. Il s’agit de la tenue, treize ans jour pour jour, du procès du 28 septembre 2009. Ce procès qui est un premier du genre dans le pays, fait référence au massacre ayant eu lieu au stade de Conakry. Sont les principaux accusés, l’ancien chef de la junte Moussa Dadis Camara et d‘autres responsables présumés dudit massacre.

Selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU, au moins 156 personnes ont été tuées et des centaines blessées, lors du massacre du stade de Conakry. Pour ce qui est des violences faites aux femmes, au moins 109 cas de viols ont été constatés. Pour répondre aujourd’hui de ce massacre devant un tribunal guinéen, ils sont 11 hommes dans le box des accusés. Ce procès du 28 septembre 2009 symbolise donc un espoir de justice pour les victimes.

Le Procès du 28 septembre 2009, un pas décisif

Pour la militante des droits de l’homme, et membre du collectif des avocats dans le dossier du massacre, Maître Halimatou Camara, ce procès du 28 septembre 2009 signifie beaucoup pour les guinéens. Car ils l’ont attendu pendant très longtemps. Et maintenant que ce souhait est en train d’être réalisé, ce n’est que justice.

« Ça fait quand même plusieurs années que les victimes attendent, qu’elles attendent que justice leur soit rendue, qu’elles attendent d’être reconnues aussi en tant que victimes, c’est extrêmement important. Mais aussi, je pense qu’en tant que citoyenne de ce pays, c’est quand même une rupture aujourd’hui de l’impunité. Et ça, c’est un pas décisif », a-t-elle confié.

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Un besoin criard de justice

« Il faut qu’on lave dans notre pays notre conscience collective. Ce n’est pas acceptable que des crimes aussi innommables soient perpétrés dans un pays et qu’il n’y ait aucun coupable. Ce n’est pas possible. Il faut bien qu’il y ait, à l’issue du procès, des coupables », a indiqué l’avocate Halimatou Camara.

Et de renchérir, « il faut qu’on rende justice, qu’on rende la justice forte et indépendante, parce que la justice est la colonne vertébrale de l’État. Tant qu’on n’aura pas une justice forte, on ne pourra pas se battre véritablement contre l’impunité. Et avec l’impunité, je ne pense pas qu’on puisse avoir une société qui soit une société viable ».

Pour les familles des victimes, ce procès vient à point nommé. Car il est grand temps que les coupables puissent rendre compte sur ce qui s’est passé ce jour-là. Il en est de même pour les jours d’après. Car l’impunité ne doit pas être tolérée.

 

El Professor

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