lundi, octobre 14 2024

Après son adhésion au Commonwealth le 25 juin 2022, le Togo garde sa ligne de position face à la question du LGBT. Cette dernière constitue un sujet équivoque pour certaines âmes prudes togolaises, surtout quand on sait que les droits des LGBT au Royaume-Uni ont été reconnus dans la deuxième moitié du 20è siècle .

C’est dans ce contexte que le Prof. Akodah Ayewouadan, porte-parole du gouvernement a réitéré la position ferme du pays le 05 juillet 2022 sur les antennes d’ une radio de la place. En effet, l’intégration du Togo à la famille anglophone n’occasionnera en aucun cas la reconnaissance légale de l’homosexualité dans le pays, qui d’ailleurs la rejette pour des causes historiques et sociales.

Les droits des LGBT rejetés malgré les pressions extérieures

En juin 2021, lors de son passage devant le Comité des droits de l’Homme de l’ONU pour sa 132è session, la délégation togolaise a rejeté l’idée de dépénalisation de l’homosexualité. “Pour ce qui est des relations sexuelles entre adultes consentants du même sexe, le Togo n’envisage pas abroger les dispositions qui les criminalisent car cette orientation sexuelle n’est pas en adéquation avec les valeurs sociales togolaises”. Pour une fois encore Christian Trimua, le ministre togolais chargé des droits de l’homme disait non à l’homosexualité.

Par ailleurs, des recommandations ont été formulées à l’égard du Togo après la présentation de son troisième rapport au titre de l’Examen Périodique Universelle (EPU) à Genève le 24 janvier 2022. Parmi les recommandations, de nombreux pays ont invité le Togo à dépénaliser l’acte sexuel entre personnes adultes de même sexe et demandé aux autorités togolaises de lutter contre les discriminations faites aux personnes en raison de leur orientation sexuelle.

Hormis les autorités, la société togolaise considère les LGBTQI comme des déviants sociaux. A Lomé et à l’intérieur du pays, ils sont très mal vus. A titre illustratif, des homosexuels ont été chassés un dimanche à coups de poing à la Plage de Lomé par une horde de jeunes togolais en avril 2022. Ils ont dû détaler pour avoir la vie sauve.

Lire aussi : COOPÉRATION GERMANO-TOGOLAISE, DÉJA 138 ANS

Un choix à respecter

La recommandation de reconnaissance des droits des LGBT a plusieurs fois été rejetée par le gouvernement togolais. Même lors des précédentes sessions, la position du Togo est restée inchangée. Il s’agit là d’un choix des Etats membres du Commonwealth à respecter.

“Le Commonwealth ne peut imposer au Togo certaines pratiques comme l’homosexualité (…) et aussi le Commonwealth n’est pas dans une position hôte ou l’organisation dicterait la démarche à suivre aux différents États. Je rappelle que c’est une organisation qui prône véritablement la coopération, le partenariat et le principe de non-ingérence”, a rappelé mardi le professeur Akodah Ayewouadan.

Enfin, il ajoute en ces termes: “Vous connaissez la position de notre pays sur ces libertés-là et cette position ne variera pas puisque nous l’avions déjà dit, notre corpus social ne souhaite pas que nous allions vers ces libertés-là. Comme un gouvernement, un Etat doit écouter son corpus social, il n’est pas de raison de craindre que l’adhésion du Togo au Commonwealth nous impose quelques approches nouvelles que ce soit, a expliqué le ministre. On peut être rassuré sur ce point de vue”. a-t-il ajouté.

Pour rappel, la législation togolaise punit les actes homosexuels de trois ans d’emprisonnement et d’une amende de 100 000 à 500 000 francs CFA. Seul le mariage entre un homme et une femme est légal dans le pays. Même à ce niveau, l’article 42 du nouveau Code des personnes et de la famille établie la monogamie comme la règle et la polygamie comme l’exception.

 

Sandrine A

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