« Nous allons briser tous les liens de l’esclavage », le capitaine Ibrahim Traoré promet d’autres surprises
Le Capitaine Ibrahim Traoré est le premier chef d’État de l’AES à s’exprimer sur leur sortie de la Cedeao. L’occasion lui a été donnée par le journaliste camerounais Alain Foka qui lui a offert la tribune de sa nouvelle chaîne AFO.
Le capitaine Ibrahim Traoré a survolé cette actualité en rappelant les raisons qui ont prévalu à cette décision et en se projetant dans l’avenir. Pour cette décision est définitive, ce qui laisse comprendre que les tractations de la Cedeao pour ramener ces pays sous son giron.
Ibrahim Traoré à cœur ouvert
Dans cette interview, le chef de l’État burkinabè a rappelé les valeurs qui étaient celles de la Cédéao à sa création, à savoir l’intégration, l’épanouissement de l’économie, la solidarité et l’entraide entre les peuples de la sous-région. Et comme l’avait rappelé le communiqué conjoint de l’AES, l’organisation a perdu ces valeurs panafricaines au fil du temps. L’exemple est l’absence d’aide de cette organisation envers ces trois pays qui sont en guerre depuis près d’une décennie.
Ce n’est donc « pas de gaieté de cœur » qu’ils ont décidé de tourner le dos à la Cedeao. Cette décision a été prise « à l’issue d’une réflexion profonde ». Le capitaine a expliqué que leurs coups d’États sont mus par « l’envie d’amener leur peuple vers une certaine souveraineté », alors que personne, ni la Cedeao n’apporte de soutien aux victimes du terrorisme. Ce qui gêne la Cedeao, ce n’est pas le fait que eux soient « des putschistes », puisque que la Cedeao est remplie de putschistes.
Ces putschistes sont aussi civils que militaires « qui aujourd’hui se réclament des démocrates », et ils sont coupables d’exactions sur leurs populations, que la Cedeao feint de ne pas voir. Aussi, leur décision de quitter cette organisation n’est pas « un coup de colère », auquel cas ils l’aurait fait dès les premières sanctions. Ils quittent « mais (ils) restent panafricains », prêts à accueillir tout citoyen africain dans leurs pays. En ce qui concerne les déplacements de leurs citoyens vers les autres pays, ils aviseront.
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Un chemin de non-retour
Le capitaine Ibrahim Traoré s’est montré très confiant en ce qui concerne l’Alliance des États du Sahel. Pour lui, cette organisation est plus que viable. C’est le moment de prouver que l’Afrique prouve qu’elle peut s’organiser sans les autres, et l’AES vise à éveiller les consciences des populations sur leurs capacités. Et l’AES dispose de beaucoup de forces.
Il s’agit des populations, du territoire, des richesses minières et ressources naturelles. L’agriculture est une force de l’alliance qui doit pouvoir produire ce que consomme sa population, a indiqué le capitaine Traoré. C’est l’exemple du blé que les trois pays ont commencé à cultiver à grande échelle, alors qu’il est dit que cela ne peut pousser en Afrique. D’autres productions sont aussi en expérimentation.
L’AES reste ouverte aux autres pays et les rapports entre les trois pays sont fraternelles et panafricaines. Ils partagent la même vision qui est d’éveiller les consciences de leurs peuples, en leur montrant ce qui se passait avant et comment eux ils parviennent à « casser les chaînes de l’esclavage ». « Nous n’allons plus commettre les même erreurs » a promis le capitaine faisant référence aux révolutionnaires du passé. Quant aux coopérations avec les pays européens, elle demeure tant qu’est respectée la souveraineté de l’AES.
Concernant une éventuel retour dans la Cedeao le capitaine Ibrahim Traoré a indiqué que leur « itinéraire est un chemin de non-retour ». Les chaînes qu’ils sont entrain de briser c’est pour toujours et la Cedeao « c’est fini » et la question de la monnaie sera « probablement réglée » bientôt. Au-delà de la monnaie, le capitaine promet des surprises « tout ce qui est lien et qui (les ) maintient dans l’esclavage » le capitaine promet qu’ils vont les briser.
Esso A.